Les créanciers et les actionnaires du groupe de distribution en grande difficulté Casino, appelés à se prononcer sur le plan de sauvegarde négocié ces derniers mois, l’ont largement approuvé.

Les créanciers et les actionnaires du groupe de distribution en grande difficulté Casino, appelés à se prononcer sur le plan de sauvegarde négocié ces derniers mois, l’ont sans surprise largement avalisé, selon un communiqué de Casino publié vendredi 12 janvier au matin. Le groupe qui fin 2022 comptait encore 200 000 salariés dans le monde dont 50 000 en France sous diverses enseignes (Casino, Monoprix, Franprix ou CDiscount), a évoqué un « très large soutien des actionnaires et des créanciers » sur « les projets de plans de sauvegarde accélérée » du groupe.

Les actionnaires de Casino par exemple ont avalisé le projet à 98,87 %. L’issue de cette consultation ne faisait guère de doute dans la mesure où l’actuel PDG Jean-Charles Naouri, un des artisans de ce plan de sauvetage, est encore principal actionnaire du groupe, et les candidats à la reprise Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière sont eux-mêmes d’importants actionnaires. Quant aux créanciers, les principaux d’entre eux avaient donné leur accord il y a plusieurs mois sur un plan de sauvegarde permis par l’apport d’argent frais du milliardaire tchèque et de ses alliés, Fimalac et Attestor, et qui prévoit un fort écrasement de la dette, autour de cinq milliards d’euros, qui va les léser significativement.

Autorisations nécessaires sur le plan de la concurrence

Les créanciers non-sécurisés, dont les prêts ne sont pas gagés sur un actif, vont perdre 99 % de leur mise, selon un rapport indépendant effectué par l’entreprise Sorgem et rendu public par Casino en décembre. De leur côté, les créanciers sécurisés vont connaitre une décote de l’ordre de 23 %, selon la même source. Mais l’une des administrateurs judiciaires au chevet du groupe placé en sauvegarde accélérée depuis octobre, Aurélia Perdereau, a rappelé jeudi aux actionnaires que ce plan est « l’unique solution sur la table permettant de viabiliser » un groupe en grande détresse financière.

Ce vote était l’une des étapes de la restructuration financière du groupe, attendue pour mars/avril et qui doit encore emporter, notamment, l’approbation de différentes autorités de la concurrence « autres que la Commission européenne », qui a donné son feu vert début janvier sur ces questions. L’autorisation du ministère de l’Économie sur les investissements étrangers et de la Commission européenne sur les questions de subventions étrangères est - entre autres - nécessaire. Dans le même temps, Casino est entré « en négociations exclusives » avec Intermarché et Auchan pour céder « la quasi-totalité » de son parc de magasins de grande taille, soit 313 hypermarchés et supermarchés.

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