Le Black Friday, accusé de favoriser la surconsommation, s’ancre dans les habitudes des Français. L’édition 2023 pourrait même connaître un engouement record.

Malgré un contexte économique marqué par une inflation durable, 71 % des Français souhaitent participer au Black Friday et au Cyber Monday cette année, selon une étude signée PwC. Soit un chiffre stable par rapport à 2022. Ce sont les jeunes âgés de 18-34 ans qui semblent les plus intéressés par le Black Friday : 85 % d'entre eux manifestent un intérêt pour l'événement contre seulement 55 % des plus de 55 ans. Tout comme les intentions d’achats, le budget que les Français comptent consacrer à l’occasion de cet événement s’avère stable. En effet, les sondés envisagent de dépenser en moyenne 259 euros, un montant sensiblement égal aux dépenses prévues l’an dernier.

Autre enseignement : le Black Friday est désormais un achat planifié puisque 71 % des Français prévoient leurs dépenses à l’avance et que seulement 22 % envisagent d’effectuer au moins un achat impulsif à cette occasion. Pour 60 % des sondés, la planification des achats se déroule plus d'une semaine à l'avance et, pour 35 % d’entre eux, durant les trois premières semaines de novembre. Les Français privilégient également le Black Friday pour préparer les fêtes de fin d’année : 43 % des achats de Noël seront effectués à cette occasion, une part similaire au cours des trois dernières années (43 % en 2022, 43 % en 2021 et 44 % en 2020).

Le prêt-à-porter, catégorie reine du Black Friday 

Logiquement, l’exigence des Français par rapport à la réalité des bonnes affaires se renforce. Les sondés considèrent en majorité que les remises doivent être supérieures à 40 % pour constituer une « bonne affaire » et un quart d’entre eux se méfient des fausses promotions, un score en progression de quatre points par rapport à l’an dernier. Le Black Friday reste un rendez-vous essentiellement numérique : 65 % des Français pensent acheter en ligne, un chiffre stable. Le magasin devrait, quant à lui, être plébiscité par 35 % des consommateurs. Dans les autres pays européens, les achats en ligne devraient être encore plus majoritaires avec 76 % des Allemands qui utiliseront ce canal contre 65 % des Italiens et 62 % des Espagnols.

Principale nouveauté : le rôle du magasin dans la recherche des promotions bondit à 38 % contre 25 % l’an dernier. Le prêt-à-porter adulte reste la catégorie d'achat reine, avec 39 % des répondants ayant l'intention d'effectuer des achats dans ce domaine, suivie de l'électronique (28 %), du prêt-à-porter enfant (22 %) et des jouets (21 %). Le prêt-à-porter demeure également la catégorie préférée des Italiens (42 %) et des Espagnols (41 %), l’électronique arrivant au deuxième rang dans ces pays. C’est en l’Allemagne que l’ordre est chamboulé avec l’électronique à 40 % et le prêt-à-porter adulte à 33 %. Par ailleurs, 85 % des Français estiment que les enjeux de développement durable vont affecter leurs achats à l’occasion du Black Friday en n’achetant que les produits dont ils ont besoin (31 %), en évitant les achats compulsifs (31 %), en sélectionnant plus rigoureusement les produits en terme de qualité (26 %) et en limitant les retours (25 %). 

La campagne de l'Ademe fait des vagues

Enfin, 19 % d’entre eux seront très vigilants quant à la surconsommation, une part en progression notable de sept points. Pas de quoi estomper les critiques entourant l'événement, en témoigne le Green Friday, initiative née en réaction au Black Friday pour promouvoir une consommation plus responsable. Signe que le sujet fait grincer des dents, le gouvernement a reconnu une « maladresse » quant à l’actuelle campagne controversée de l’Ademe. Alors que quatre spots publicitaires ont été diffusés pour promouvoir la sobriété à la veille du Black Friday, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, a assuré qu’aucun clip ne serait retiré, malgré la colère de l’industrie du textile.

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