Pour son plus grand investissement depuis sa création avec la zone Toutatis, le parc Astérix a imaginé avec l’agence Steve la reproduction du grand huit sur Roblox. L’attraction de tous les records, qui offre au parc et à son agence le Grand Prix Stratégies de l'expérience client.
Comme le dit Obélix, les Gaulois n’ont peur que d’une chose, « que le ciel leur tombe sur la tête ». Mais avaient-ils testé Toutatis, la dernière attraction du parc Astérix ? Pour 2023, le parc, propriété de la Compagnie des Alpes, a frappé fort : « Nous avons réalisé notre plus gros investissement depuis sa création », indique Guy Vassel, le druide général adjoint du parc gaulois. Les équipes ont réalisé une extension du parc, le « Festival Toutatis », avec des restaurants, une aire de jeux pour enfants et une attraction phare : Toutatis, un grand huit. « C’est l’attraction de tous les records : une vitesse de pointe de 110 km/h, des accélérations jamais vues, sept mouvements d’avant en arrière, on décolle 23 fois de son siège ! C’est une attraction unique au monde », énumère fièrement Guy Vassel.
Coût de l’opération : 32 millions d’euros. « Il nous fallait logiquement un plan de com fort », ajoute-t-il. L’agence Steve, qui travaille depuis trois ans avec le parc sur toute sa communication, a donc planché sur un plan spécifique. « L’insight était clair : le projet est un record de sensations fortes. Seul hic : toutes les familles ne sont pas attirées par ce genre d’émotions », éclaire Loris Bernardini, druide général adjoint de l’agence, en charge des stratégies social media. En revanche, les plus jeunes sont plus à même de s’enthousiasmer… « Il nous fallait donc voir comment communiquer auprès de ces derniers, avant même que l’attraction ne soit ouverte, pour en faire des prescripteurs au sein de leur famille », détaille-t-il.
L’idée du métavers, pour « faire vivre » l’attraction avant même qu’elle ne soit réelle, est vite venue sur la table. « Le souci, c’est que dans les métavers de l’époque, du type Decentraland, il n’y avait personne, poursuit Loris Bernardini. Nous ne voulions pas non plus faire une énième opération sur Fortnite ou Minecraft. » C’est ainsi que l’agence s’est intéressée à Roblox, ce réseau social de jeux en ligne collaboratif, où chacun peut partager ses créations de gaming, très en vogue chez les enfants et adolescents. « Roblox nous permettait de toucher les cibles les plus à même de jouer le rôle de prescripteur dans les familles, et au-delà, en recréant toute la zone du Festival Toutatis à l’identique, de faire vivre toutes les sensations de l’attraction. »
Des défis techniques nombreux
Aux côtés de l’agence de gaming GamersOrigin, Steve a développé un jumeau numérique du parc, et surtout de l’attraction Toutatis. « Nous avons imaginé deux scénarios : un free ride où vous pouviez découvrir l’attraction, et un jeu de shoot où il fallait dégommer des boucliers qui flottaient en l’air avec des poissons », raconte Loris Bernardini. Tous les détails sont pensés en lien avec l’univers d’Astérix. Les défis techniques ont été nombreux, car en règle générale, la qualité visuelle sur Roblox reste moyenne par rapport aux jeux habituels. « Mais nous avions vraiment à cœur de reproduire l’expérience à l’identique, et donc la vitesse devait être incroyable pour simuler les 110 km/h réels », note-t-il.
Sur smartphone, les deux agences ont réalisé la prouesse d’intégrer près de 12 millions de pixels, contre 2,5 millions habituellement, pour proposer une expérience utilisateur plus fluide et qui permette de bien profiter des effets de vitesse. « Elle était telle que nous avons dû la réduire pour le jeu, sinon il était impossible de viser correctement les boucliers ! » s’exclame Loris Bernardini. Tous les détails du Festival Toutatis, comme le sanglier de sept mètres, ont été reproduits. « Le but était de faire découvrir toute la zone », précise Guy Vassel.
Le plan de com n’a pas été en reste pour générer de l’engagement auprès des jeunes. Une journée presse/influenceurs a été organisée, pour que les youtubeurs et autres twitcheurs puissent découvrir l’attraction et en parler. Sur place, un stand pour jouer au jeu et viser les boucliers a créé l’émulation, avec la présence d’influenceurs stars, comme Maghla. « Nous n’avons investi que 10 000 euros en médias, précise Loris Bernardini. Mais le ciblage sur les gamers était tel que le bouche-à-oreille a très bien fonctionné. Moins de vingt-quatre heures après le lancement du jeu, nous avions déjà 10 000 visites. »
Depuis, les records ne font qu’exploser encore, chaque semaine. « La qualité du jeu, en matière de gaming, et surtout sur Roblox, a été au cœur du succès, selon moi. C’est réellement l’élément essentiel pour les gamers », analyse le spécialiste de Steve. Une opération de tous les records, pour une attraction de tous les records, qui méritera bien un banquet lors des résultats annuels du parc…
« Un projet comme ça, c’est quatre ans de travail »
Guy Vassel, DGA du parc Astérix
Au-delà de la campagne de communication, le Festival Toutatis est déjà un record pour le parc. Combien de temps prend ce type de projet ?
De l’idée à l’ouverture, il faut compter quatre ans. La première année, vous faites le développement technique de l’attraction, puis un an encore pour la scénarisation et la conception de toute la zone. Enfin, il faut deux ans de chantier. Nous avons invité les équipes de Steve à venir visiter les travaux pour qu’elles soient embarquées dans le projet et aperçoivent l’ampleur de nos ambitions.
Pourquoi un tel investissement ?
Le cœur de la stratégie pour les parcs d’attractions, c’est la nouveauté. Il faut toujours susciter l’envie de venir et de revenir. Cette année, nous allons battre nos records de fréquentation, et il y a clairement un « effet Toutatis ». Le plan de com a été large autour du parc, mais l’opération de Steve a permis de vraiment toucher la cible de l’attraction, et nous sommes certains que le rôle de prescripteur a fonctionné, grâce aux études que nous faisons quotidiennement auprès des visiteurs.