Alimentaire

Cette pratique marketing qui consiste à réduire les quantités d'un produit plutôt que d'en augmenter son prix est la nouvelle cible de la lutte de Bercy contre la hausse des prix alimentaires.

Contraction de « shrink » (rétrécir) et inflation, la shrinkflation est le nouveau fléau qui touche les consommateurs en cette rentrée. Si cette pratique est légale, à condition que la mention du poids de la denrée soit modifiée, elle peut tromper le consommateur puisque l’emballage conserve sa forme initiale. Alors que les prix alimentaires ont bondi de 11,1% sur un an en août, ce nouveau phénomène en rajoute une couche dans la lutte contre la hausse des prix.

Déjà actif sur le front de l’inflation après avoir annoncé la baisse ou le blocage de 5 000 références fin août, le gouvernement compte bien encadrer ce phénomène. Le 7 septembre, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a confirmé que dans un texte de loi qui sera présenté début octobre, visant à avancer les négociations commerciales entre distributeurs et industriels, «il y aura une disposition qui obligera les industriels à faire figurer de manière très visible la réduction de contenu quand ils gardent le même packaging».

La ministre déléguée chargée des PME, du commerce, de l’artisanat et du tourisme, Olivia Grégoire, a déjà missionné le Conseil national de la consommation pour réaliser une enquête sur cette pratique. Cette analyse doit être achevée «au plus tard le 31 mars 2024», selon la lettre de mandat du Conseil national de la consommation consultée par l’AFP.

Du côté de la France insoumise, cette nouvelle n’est pas vue du même œil. Mathilde Panot, cheffe du parti à l’Assemblée, a annoncé le dépôt d'une proposition de loi visant à considérer le principe de «shrinkflation» comme trompeur et donc interdit. «Cette pratique déloyale provoque au mieux une multiplication de déconvenues aussi surprenantes que désagréables lorsque le consommateur s’en rend compte. Au pire, elle accroît les difficultés financières de millions de Français», dénonce le texte de LFI.

Des étiquettes sur les produits

S’il estime que la shrinkflation ne concerne qu’un nombre de produits assez marginal, Michel-Edouard Leclerc a déclaré au micro de BFMTV/RMC que «cette pratique est une manière peu transparente de faire monter le prix des produits et donc je soutiens la proposition de Bruno Le Maire qui consiste à rendre obligatoire une information sur les modifications de contenant».

Quant au PDG de Carrefour, Alexandre Bompard, il a décidé de prendre les devants. Dans les magasins de l’enseigne, la mention «ce produit a vu son contenant baisser et son prix augmenter» sera affichée dès lundi 11 septembre sur les produits sur lesquels il y a de la shrinkflation, a-t-il annoncé le 6 septembre sur France 5.

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