Ancien sportif professionnel, Laurent Obadia a débuté comme directeur conseil au sein d’Euro RSCG/Havas. Entré chez Veolia en 2005, l'actuel directeur général adjoint en charge des parties prenantes et de la communication a piloté le déploiement du nouveau positionnement du groupe, « Ressourcer le monde », en 2014.
Vous avez fait vos premières armes dans le domaine du sport. Qu’est-ce que cela vous a appris pour exercer vos fonctions actuelles ?
En effet, j’ai exercé en tant que joueur et entraîneur de tennis de table. Je le suis finalement toujours resté dans ma tête. Cela m’a appris que tout était possible si on est capable de gérer ses émotions, de se battre, d’être agile et tenace. Dans une entreprise, on affronte beaucoup de crises, il faut en permanence s’adapter et être en capacité de répondre aux événements extérieurs qui surviennent. Par exemple, lors du projet de rapprochement avec Suez, les salariés nous ont suivis car ils ont senti que nous étions solides sur nos appuis et que le cap était clair.
Après avoir accompagné Antoine Frérot, je me suis adapté à la personnalité d’Estelle Brachlianoff, la nouvelle CEO. J’essaie de comprendre, comme en tennis de table, leur système de jeu, ce qui leur permettrait d’être encore meilleurs dans leurs fonctions.
Quelle est la culture d’innovation de Veolia ?
Veolia est une entreprise d’ingénieurs et de chercheurs, qui consacrent leur temps à imaginer des solutions techniques exceptionnelles, notamment face au dérèglement climatique et à la raréfaction des ressources. Au-delà de notre expertise technique, nous sommes très attentifs aux attentes de l’opinion et à la notion d’acceptabilité de nos solutions.
Par exemple, on parle de plus en plus de la rareté des ressources en eau et de la réutilisation des eaux usées. Actuellement, elle est de 1 % et elle pourrait passer à 10 % en levant certains verrous réglementaires. On lave encore les trottoirs avec de l’eau potable. Les ingénieurs le savent, pas forcément la population. Connecter les innovations aux besoins de la société pour les rendre acceptables, c’est un enjeu sur lequel nous sommes moteurs à la communication.
Comment procédez-vous ?
Ma fonction de directeur général adjoint me permet d'être au cœur du réacteur avec la responsabilité des parties prenantes, de la communication et des affaires publiques. Cela permet aussi d’anticiper les décisions très en amont et de créer un réseau d’alliés avec les clients, les actionnaires, les salariés… Nous avons créé le dispositif +1, qui fait dialoguer les parties prenantes autour des enjeux de la transformation écologique. On sait que les décisions prises dans des conférences internationales n’embarquent plus les citoyens. Il faut expliquer, convaincre, associer toute la société au processus. Nous nous nourrissons aussi des innovations développées dans un pays pour les dupliquer au niveau du groupe. L’effet de taille joue à plein régime.
Lorsque nous réalisons des études, c’est à l’échelle mondiale pour mettre en résonance les attentes de l’opinion et les solutions dont nous disposons. Nous avons ainsi mené une étude sur la qualité de l’air afin de comprendre les attentes des citoyens en la matière, ou encore le baromètre de la transformation écologique pour appréhender les enjeux d’acceptabilité.