Passée par Shell, Orange et L’Oréal, Domitille Fafin a participé à la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron en 2022. De retour en entreprise, elle pilote la communication d’un acteur majeur de la transition énergétique, en particulier de l’hydrogène.
Quels sont les défis actuels d’Air Liquide en termes d’innovation ?
Air Liquide est une entreprise à la fois centenaire et pionnière. À la base, son métier est de mettre de l’air en bouteille et de le transporter pour différents usages industriels. Tous les secteurs économiques utilisent du gaz : alimentaire, transport, industrie lourde, santé, semi-conducteurs… À ce titre, nous sommes un bon capteur de tendances et nous devons toujours anticiper des besoins lointains. Lorsque nous construisons une usine, c’est pour les 40 ans à venir.
C’est une entreprise d’ingénieurs, humble, restée longtemps sous le radar mais qui se trouve à un moment intéressant de son histoire. Elle est au coeur de la transition énergétique avec le développement de l’hydrogène et de solutions de décarbonation pour ses propres usines et pour ses clients. Nous disposons d’une technologie propriétaire de capture du CO2 en sortie d’usine, et nous finançons l’installation de parcs éoliens et solaires pour alimenter nos sites industriels en électricité renouvelable. Dans la santé, nous fournissons notamment de l’oxygène, une activité vitale largement mise en avant pendant le covid. Enfin, dans l’électronique, nos gaz servent à la création des semi-conducteurs.
Vous avez rejoint Air Liquide en début d’année. Quelle est votre mission en tant que directrice de la communication ?
Quelle que soit l’entreprise, ma priorité est toujours les collaborateurs. Ce sont nos meilleurs ambassadeurs en matière de recrutement, car ils sont les premiers à témoigner que nous sommes un secteur d’avenir. Il y a aussi un enjeu de communication auprès des actionnaires, nous avons beaucoup de petits porteurs avec des actions souvent héritées de leurs parents. Enfin, le grand public est une cible de plus en plus importante avec une nécessité de pédagogie.
Si la publicité corporate n’est pas à l’ordre du jour pour le moment, nous utilisons beaucoup LinkedIn comme canal d’information aussi bien interne qu’externe. Il y a deux ans, nous avons créé l’événement « Génération hydrogène », qui a réuni des invités comme l’explorateur Mike Horn ou le youtubeur Gaspard G, pour faire découvrir ce sujet à de nouvelles audiences. Enfin, depuis cet été, nous sommes supporteur officiel des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 et allons fournir de l’hydrogène d’origine renouvelable pour alimenter des véhicules transportant les officiels. C’est une grande première pour Air Liquide, qui crée de l’engagement pour les collaborateurs et nous permet de porter le sujet de l’hydrogène auprès du grand public.
Vous êtes passée de Shell à L’Oréal, avez géré la communication de la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron. Quel est votre moteur professionnel ?
J’ai toujours eu la curiosité de me confronter à différents environnements pour continuer à apprendre. J’ai débuté dans un groupe B to B du secteur de l’énergie, hollandais, rationnel, avant d’arriver dans un groupe B to C à la culture française complètement différente, puis de découvrir le rythme intense d’une campagne présidentielle où l’on s’adresse à 66 millions de Français. Cette dernière expérience n’était pas du tout prévue, je me suis lancée par conviction tout en sachant que ce serait une parenthèse. Je mesure chaque jour à quel point je me nourris de tous ces apprentissages dans mon poste actuel.