De retour après quatre ans d’absence, l’étude MICE du cabinet Coach Omnium acte le regain d’activité des conventions et congrès et table, en dépit des surcoûts environnementaux et de l’inflation, sur une année 2023 tout aussi dynamique.
« Le MICE se porte comme un charme et c’est une excellente surprise. » Perrine Edelman, directrice associée de Coach Omnium, le cabinet auteur de l’étude du marché MICE 2022-2023, est ravie. Selon l’enquête maison, qui a interrogé un panel de commanditaires de manifestations MICE (conventions, congrès, séminaires, incentives…), le secteur, après deux années de covid et en dépit de la montée en puissance du télétravail, s’est très bien redressé.
44% des entreprises sondées évoquent en 2022 une activité similaire à celle d’avant covid en 2019, un tiers (33%) témoignent même d’une augmentation (contre 23% une baisse). Indéniablement, l’effet rattrapage, né du besoin de se retrouver après la covid, a joué. Tel l’arbre qui cache la forêt ? Coach Omnium n’y croit pas. Concernant l'année en cours, seuls 10 % des sondés tablent sur une baisse d’activité, la majorité parlant de chiffres stables (53%) voire à la hausse (37%). « 2023 sera très dynamique », estime le cabinet. Malgré les grèves et les mouvements sociaux ? « D’après les dires des entreprises, l'effet a été quasi nul », souligne Perrine Edelman. En bref, le MICE revient « plus fort, plus vert et moins virtuel ».
Un resserrement des budgets
Tout va bien en somme… Mais à y regarder de plus près, si l’étude insiste sur l’importance des critères RSE et considérations écologiques qui ont conduit les entreprises à réduire au maximum les distances des manifestations, elle souligne également la tendance à la diminution du nombre de participants et de la durée des évènements (une journée perdue en 15 ans en moyenne). En cause, une attention aux dépenses toujours plus aiguë, avec une augmentation du nombre de devis et une mise en concurrence quasi systématique des prestataires. Dorénavant boudées, les activités périphériques (activités culturelles et team building) sont quant à elles victimes de ce resserrement des budgets.
Au-delà de la tension sur les prix, le secteur pâtit d’une pression sur les temps de réalisation des évènements. « Depuis 18 mois, les demandes de dernière minute ont considérablement compliqué le travail des prestataires tout au long de la chaîne de production », note l’étude. A se demander par quelle magie le secteur a réussi à se redresser alors que la durée des séjours baisse, les prix et conditions de réalisation des événements sont serrés comme rarement et que les coûts (financiers et écologiques) se sont accrus ? Plus qu’une résurrection du secteur, c’est un miracle !
Paris, 3e destination mondiale pour les congrès
Faut-il se réjouir d’être sur le podium, quand on a l’habitude de gagner ? Alors qu’elle a pendant longtemps été la ville préférée des congressistes internationaux, Paris doit désormais se contenter de la troisième place du classement mondial de l’International congress and convention association (ICCA), derrière Vienne et Lisbonne. 134 congrès internationaux ont été recensés en 2022 dans la capitale française, contre 212 en 2019 quand Paris était encore en tête du classement. Déjà mieux qu’en 2021, où la Ville lumière n’avait accueilli que 50 événements (dont, pandémie oblige, à peine 7 en présentiel) et avait été reléguée à la huitième place.