Anne-Marie Gaultier chez Aldi, Alexandra Wagner à Primark ou encore Jean Castex à la RATP. Zoom sur cinq personnalités à suivre chez l’annonceur en 2023. Un article aussi disponible en version audio.
Anne-Marie Gaultier, d’un distributeur à l’autre
Gros transfert dans la distribution : Anne-Marie Gaultier a rejoint fin novembre Aldi France en qualité de directrice marketing et communication. Elle était depuis 2019 chief marketing and communication officer chez Intermarché. Sa carrière, elle l’a menée entre les marques et les agences, après un début chez BBDO, en passant par Leo Burnett à Chicago, Lintas, Young & Rubicam, BDDP puis la direction générale de Saatchi & Saatchi France. Elle a également piloté les directions marketing et communication du Club Med, de Bouygues Telecom, des Galeries Lafayette, du BHV de Bally, avant de cofonder la start-up Datakalab. Son changement d’enseigne se fait en temps de crise économique, où les consommateurs traquent plus que jamais les petits prix. « Dans un contexte économique marqué par une forte inflation, l’enseigne Aldi France et son ADN de discounter répondent plus que jamais aux besoins et aux attentes des consommateurs. Aldi est l’inventeur du discount : c’est cette enseigne, ses valeurs et sa capacité à préserver le pouvoir d’achat de ses clients que nous entendons révéler », explique Anne-Marie Gaultier dans un communiqué émanant d'Aldi France.
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Alexandra Wagner, pour l'expansion de Primark en France
Alors que la chaîne irlandaise de prêt-à-porter Primark va fêter ses 10 ans sur le sol français en 2023, elle continue son expansion et prévoit une ouverture de sept magasins supplémentaires aux vingt déjà présents. Pour accompagner ce développement, une enveloppe de 100 millions d’euros est prévue, en plus de la nomination d’Alexandra Wagner, ancienne partner d’Havas Paris, qui a rejoint Primark France en tant que directrice communication en septembre 2022. Présente chez Havas depuis 2004, Alexandra Wagner accompagnait déjà des marques tant pour leurs stratégies corporate que relations consommateurs. Elle travaillera aux côtés de Christine Loizy, directrice générale de Primark France.
Malgré les critiques à l’égard de sa production liée à la fast fashion, la chaîne de vêtements low cost reste populaire auprès des consommateurs français. Primark, groupe britannique Associated British Foods (ABF), a réalisé 7,7 milliards de livres sterling soit 8,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires lors de son exercice 2021-2022, soit un bond de 43 % sur un an. Pour autant, la griffe irlandaise ne prévoit pas d’investir dans la publicité. « Nous ne faisons pas de publicité. Vous ne nous verrez jamais à la télé, par exemple », appuyait Alexandra Wagner à l’occasion de l’ouverture d’un nouveau magasin près d’Angers.
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Antoine Dupont, joyau du rugby mondial
Alors que la France accueillera la Coupe du monde en septembre et octobre 2023, un visage incarne le momentum vécu par le rugby français : celui d’Antoine Dupont. Auréolé du titre de meilleur joueur de la planète, le capitaine du XV de France veut mener ses coéquipiers au sacre. Un statut central qui aimante les marques, lesquelles se l’arrachent. Dupont, engagé avec Adidas qui a sécurisé son contrat jusqu’en 2024, est l’un des rares rugbymen à bénéficier d’une rétribution garantie par la marque aux trois bandes, liée à ses résultats en club et son nombre de sélection en équipe de France. Outre l’équipementier, le joueur a noué des partenariats avec Serge Blanco, Tissot, Puressentiel ou Casino. Autre contrat signé : celui avec Royaltiz. Antoine Dupont est le premier rugbyman sous contrat avec cette plateforme qui permet d’investir sur des talents dans le sport ou encore la musique contre une rétribution déterminée en fonction des performances. Enfin, en juin dernier, l’international est devenu ambassadeur et « pilote d'essai » des Peugeot hybrides et électriques. De là à flirter avec l’overdose ? Le demi de mêlée, qui croule sous les demandes, a annoncé il y a quelques mois vouloir ralentir la cadence.
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Grégory Blay-Desforges, conducteur de pub
S’il est déjà possible, pour un restaurateur, de faire remonter son établissement dans les résultats de recherche sur Uber Eats, Uber a lancé fin 2022 une offre publicitaire plus complète, sur ses deux applications [Uber et Uber Eats]. Ce nouveau levier de croissance, c’est Grégory Blay-Desforges, directeur d’Uber Advertising en France, arrivé à ce poste en novembre après un parcours chez TikTok, Pinterest et surtout Google, qui est chargé de l’activer. L’idée est de permettre aux annonceurs issus des secteurs de la restauration rapide et des biens de grande consommation de communiquer auprès d’une audience « jeune, CSP+, mobile et captive », et aussi qualifiée, puisque les données de l’entreprise permettent de savoir où sont les utilisateurs, où ils vont ou sont allés, ce qu’ils commandent et consomment. Les priorités de Grégory Blay-Desforges pour 2023 seront de construire l’équipe – une quinzaine de postes de commerciaux sont ouverts pour l’année de lancement – et de mettre en œuvre les méthodes et les process tout en partant à la rencontre du marché.
Jean Castex, en première ligne
Ce n’est rien de dire qu’on l’attend au tournant. Après avoir été au cœur de l'action pendant la crise sanitaire, l’ex-premier ministre Jean Castex a pris ses nouvelles fonctions de PDG de la RATP dans un climat ultra-tendu. Devant un service qui se dégrade de plus en plus, entre retards, incidents, bus raréfiés et rames bondées, les usagers expriment chaque jour leur colère et leur épuisement sur les réseaux sociaux, alors que les agents ont le moral plombé par la pénibilité du travail et les restructurations de l’entreprise. Le tout sur fond de hausse du prix du passe Navigo, qui ajoute à l’exaspération générale… Dans une interview au Parisien, fin novembre, Jean Castex reconnaissait : « Je prends mes fonctions dans un contexte social tendu par la question du pouvoir d’achat, l’inquiétude générée par l’ouverture à la concurrence des bus, les problèmes de ponctualité, etc. » En décembre, l’ex-Premier ministre disait vouloir rencontrer rapidement les syndicats et avancer sur les négociations annuelles des salaires. « La ponctualité, la sécurité, la propreté, la qualité de l’information… Ce sont pour moi les missions premières du service public de transport. J’ai entendu le message des voyageurs. » Les Franciliens au bord du burn-out des transports espèrent que ce ne sont pas de vains mots.
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