Des rencontres rapides sont envisagées entre patronat et syndicats pour résoudre les blocages dans les raffineries qui entraînent des pénuries à la pompe.
Les géants de l’énergie TotalEnergies et Esso-ExxonMobil, sous pression politique pour mettre fin aux grèves et blocages dans leurs raffineries et dépôts de carburant en France, ont proposé dimanche 9 septembre à leurs syndicats de se rencontrer rapidement.
Le mouvement social pose des problèmes d’approvisionnement : dimanche après-midi, 29,7 % des stations-service en France manquaient d’au moins un carburant (contre 21 % samedi), a indiqué le ministère de la Transition énergétique. La situation était particulièrement mauvaise dans les Hauts-de-France (nord, 54,8 % en rupture d’au moins un carburant) et en région parisienne (44,9 %).
Afin de « définir comment les salariés pourront bénéficier, avant la fin de l’année, des résultats exceptionnels générés par TotalEnergies, tout en prenant aussi en compte l’inflation », le groupe a proposé d’avancer à octobre ses négociations annuelles sur les salaires, répondant à la main tendue du syndicat CGT, à condition que les blocages prennent fin dans ses raffineries et dépôts de carburants.
Le syndicat a répondu qu’il allait consulter « les différents sites (en grève) pour décider de la suite ».
Depuis le début du mouvement il y a une dizaine de jours, la CGT réclame 10 % d’augmentation sur les salaires (7 % pour l’inflation, 3 % pour le partage de la richesse), le géant de l’énergie ayant engrangé 10,9 milliards d’euros de bénéfice au premier semestre 2022.
La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, s’est félicitée de l’annonce de TotalEnergies, estimant que le conflit devait « cesser ».
De son côté, la direction d’Esso-ExxonMobil en France a annoncé dimanche soir dans un communiqué son intention de réunir lundi 10 septembre « les quatre organisations syndicales représentatives du personnel ». Ses deux raffineries en France sont à l’arrêt.
Les discussions sur les salaires ont démarré chez Esso France dès le 20 septembre. La CGT réclame des revalorisations salariales plus conséquentes que les « 5,5 % de hausse en moyenne avec une prime de 3 000 euros pour 2023 » proposés par la direction.
La pression du gouvernement s’était accrue ces derniers jours sur les deux groupes et les grévistes pour qu’ils négocient.
Le gouvernement a puisé dans les réserves stratégiques du pays et augmenté les importations de carburant pour faire face à la crise.
Autre conséquence : de nombreux Français s’approvisionnent en Belgique, les stations-service transfrontalières enregistrant 15 à 20 % de hausse de la demande, selon la fédération des négociants en combustibles et carburants.