Twitter a annoncé jeudi 2 décembre avoir supprimé près de 3500 comptes qui menaient des opérations d'influence et de propagande au profit de gouvernements de différents pays. L'immense majorité de ces comptes -plus de 2000- relayaient le discours officiel du Parti communiste chinois concernant le traitement du peuple ouïghour, une minorité musulmane dont près d'un million de membres seraient détenus dans des camps de travail forcé, selon diverses ONG.
Une centaine de comptes supplémentaires étaient liés à une entreprise proche du gouvernement de la province chinoise de Xinjiang, où vivent la majorité des Ouïghours. Les autres comptes supprimés faisaient la promotion de l'action des autorités gouvernementales du Mexique, de la Russie, de la Tanzanie, de l'Ouganda et du Venezuela. Twitter a par ailleurs fait part du lancement, début 2022, d'un consortium sur les questions de modération de sa plateforme, qui réunira des universitaires, des ONG, des journalistes et des membres de la société civile.
Tensions géopolitiques
Le réseau social, à la tête duquel Parag Agrawal vient de succéder à Jack Dorsey, a précisé qu'il n'exercerait aucun contrôle sur les thèmes de recherche ou sur les conclusions de ce groupe d'experts. Mercredi, Facebook avait dit avoir démantelé une opération orchestrée depuis la Chine, qui utilisait des faux comptes pour alimenter les tensions avec les États-Unis. Ces profils non authentiques amplifiaient les messages publiés sur le profil d'un biologiste suisse inventé de toutes pièces, qui aurait écrit que les États-Unis faisaient pression sur l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour faire porter le chapeau du coronavirus à la Chine.
Refusant de se plier aux exigences de Pékin, les réseaux sociaux américains Facebook, Twitter, Instagram et YouTube, l'encyclopédie participative Wikipédia, ainsi que de multiples médias étrangers sont totalement bloqués en Chine par une «grande muraille informatique» érigée par les censeurs du régime.
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