Influence marketing
A l’occasion de l’événement Influence for health que RCA Factory organise le 21 octobre, Julie de Folleville, directrice associée de l’agence digitale, revient pour Stratégies sur les enjeux de l’influence santé dans un monde post-covid.

En quoi va consister cet événement Influence for health, que vous organisez le 21 octobre ?

Julie de Folleville : C’est un événement que nous avons créé il y a quatre ans, pour mettre en avant des patients et des associations de patients présents sur les réseaux sociaux, dans une logique de partage de leur histoire. Pour cette 4e édition, nous nous intéresserons à TikTok, qui s’est beaucoup déployé depuis le début de la crise sanitaire, au-delà du public des jeunes.

Quel est le profil des influenceurs santé ?

Aujourd’hui, on ne parle plus d’influenceurs mais de créateurs de contenus. Dans le domaine de la santé, ils sont de deux ordres : les patients et les professionnels de santé. Dans le cas des patients, tous ne sont pas dans des associations de patients et les réseaux sociaux sont utilisés par certains comme une thérapie, pour mieux vivre leur quotidien, ou pour changer les regards. C’est le cas par exemple de la chaîne Douze Février [220 000 abonnés sur YouTube], qui sert de thérapie à Julie, une grande brûlée. D’autres patients y voient le moyen de rencontrer leurs sœurs ou leurs frères de combat, dans une logique communautaire.

Et les professionnels de santé ?

Avant la crise sanitaire, ils étaient surtout sur Twitter ou tenaient des blogs. Depuis le confinement, on voit une accélération de leur présence sur les réseaux sociaux, y compris sur TikTok. Ils donnent des conseils, vulgarisent des propos scientifiques… On peut citer par exemple la chaîne Dermato Drey [34 000 abonnés sur YouTube, 50 700 sur Instagram], tenue par une dermatologue, ou Dr. Never [2,3 millions d’abonnés sur TikTok], un dentiste qui communique avec humour sur TikTok. Les professionnels de santé sont aujourd’hui beaucoup sur cette plateforme, pour démocratiser les questions de santé auprès des 15-25 ans. On peut aussi citer Le Coeur Net [68 000 abonnés], une médecin généraliste qui parle sexologie et contraception, ou Docteur Iza [1,3 million d’abonnés], qui parle anatomie. Il y a aussi pas mal d’étudiants et d’internes en médecine sur TikTok.

Le problème des fake news touche particulièrement le domaine de la santé par temps de pandémie. Y a-t-il un risque à ce que des créateurs de contenu santé propagent des fausses informations ?

Dans le cas de la santé, les créateurs de contenu sont soit des patients, qui donc savent de quoi ils parlent, soit des professionnels de santé, avec des diplômes qui l’attestent. Dans les deux cas, ils ont leur légitimité, il n’y a pas de créateur de contenu qui parle de santé en dehors de ça. Certaines personnalités avec de grosses audiences sur les réseaux sociaux sont aussi engagées contre des pathologies, par exemple contre la maladie d’Alzheimer. Dans ce cas, ils ont quelqu’un pour leur apporter de bonnes sources.

Quels vont être les enjeux des créateurs de contenu santé pour 2022 ?

Le premier enjeu sera de continuer à lutter contre les fake news. Ils vont aussi continuer à faire croître leur communauté et à développer des partenariats avec les marques. Mais on ne sait pas encore ce que nous réserve l’après-covid.

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