Le défi est immense. Début octobre, l'Association internationale du transport aérien (Iata) estimait à 200 milliards de dollars les pertes cumulées du secteur entre 2020 et 2022. En cause, selon l’Iata, les restrictions sanitaires trop strictes qui brident les envies de voyage. Et on peut aussi y ajouter « l’image » de l’avion dans les considérations écologiques. Autant pour le grand public que pour les entreprises qui réduisent leurs voyages. Mais la répercussion ne se limite pas aux compagnies aériennes, et les aéroports aussi subissent de plein fouet cette perte de mouvement international. C’est ainsi que le groupe ADP (ex-Aéroports de Paris) remet son budget en compétition. Rappelons qu’à la suite d'un appel d’offres organisée par Pitchville, le groupe avait reconduit début 2019 les agences indépendantes Babel et Lonsdale dans le cadre d’un marché de trois ans portant sur la stratégie, le design et la communication des marques distinctes Groupe ADP et Paris Aéroport. Babel accompagne depuis 2015 l'entreprise dans ses enjeux de marque et a notamment créé et lancé la marque Paris Aéroport, dédiée aux voyageurs. Cette compétition devrait mettre aux prises cinq agences, dans un environnement économique contraint. Depuis janvier, le trafic du groupe ADP est en hausse de 5,6% par rapport à 2020, à 86,8 millions de passagers, soit 36,7% du niveau du trafic groupe versus 2019. À Paris Aéroport, le trafic est en baisse de 15,1%, à 21,6 millions de passagers, soit 29,5% du niveau de trafic. En d’autres termes, l'activité est loin d’être revenue au niveau d'avant-crise. Son PDG, Augustin de Romanet, estimait récemment sur Radio Classique que le retour complet du trafic dans les aéroports se fera probablement « entre 2025 et 2027 ». Conséquence : le chiffre d’affaires d’ADP devrait baisser « d’au moins 50 % cette année », selon son PDG. Il avait chuté de 80 % en 2020.