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Lina Khan, réputée pour son hostilité à l’égard des géants de la tech, a pris ses fonctions comme présidente de l'agence américaine de la concurrence (FTC).

La juriste Lina Khan, réputée pour son hostilité à l’égard des plateformes technologiques monopolistiques, a pris ses fonctions comme présidente de l'agence américaine de la concurrence (FTC) mercredi 16 juin, au moment où les autorités forment un front de plus en plus uni face à la Silicon Valley.

Google et Facebook font face à plusieurs poursuites pour abus de position dominante, lancées sous l'administration Trump par des autorités fédérales et des coalitions d'États américains. Amazon est accusé d'entrave à la concurrence dans le commerce en ligne par le procureur de la capitale américaine Washington. Et diverses enquêtes sont en cours sur les trois mastodontes et leur voisin Apple.

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«Je suis reconnaissante au Sénat pour ma confirmation», a tweeté Lina Khan mardi 15 juin, après un vote où sa nomination par le président Joe Biden a reçu 69 voix pour et 28 voix contre. «Le Congrès a créé la FTC pour préserver une concurrence équilibrée et protéger les consommateurs, les travailleurs et les entreprises honnêtes des pratiques injustes et trompeuses. J'ai hâte de remplir cette mission avec vigueur et de servir le public américain», a-t-elle ajouté. Cette professeure de droit à l'université de Columbia, à New York, a récemment fait partie d'une équipe de chercheurs chargés de produire un rapport pour la sous-commission antitrust de la Chambre des représentants. Dans un volumineux dossier sorti en octobre dernier, les spécialistes accusent les Gafa (Google, Amazon, Facebook et Apple) de monopoles et d'abus de position dominante dans leurs secteurs respectifs.

Arsenal législatif insuffisant

«C'est une grande victoire pour les consommateurs et le grand public», a réagi Charlotte Slaiman de l'association de consommateurs Public Knowledge. «Le vote en sa faveur, au-delà des divisions partisanes, confirme à la fois ses références impeccables et l'intérêt de gauche comme de droite à faire assumer aux géants de la tech leurs responsabilités». L'universitaire s'était fait connaître dans le monde académique en 2017, alors qu'elle était encore étudiante, en publiant un article intitulé Le paradoxe antitrust d'Amazon dans la revue de droit de l'université de Yale. Elle y estimait que l'arsenal législatif américain était insuffisant pour lutter contre les pratiques monopolistiques de groupes comme le géant du commerce en ligne.

Rappelons que La FTC est composée de cinq membres, avec un maximum de trois membres issus du même parti politique. Sous Barack Obama (dont Joe Biden a été le vice-président), la Silicon Valley était globalement alignée avec Washington. Mais les liens se sont distendus, voire rompus, avec notamment une bonne partie des démocrates se disant inquiets du pouvoir de ces entreprises sur les données personnelles, l'opinion publique ou les grands marchés économiques.

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