Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, a indiqué mercredi 27 janvier que la plateforme ne recommanderait plus à ses utilisateurs les groupes militants ou politiques, une mesure déjà prise aux États-Unis cet automne pour juguler les tensions liées aux élections. Le réseau social, qui a joué un rôle majeur dans les printemps arabes il y a dix ans, souhaite désormais réinventer son image loin des controverses et scandales politiques qui rythment son quotidien depuis l'élection de Donald Trump et le Brexit en 2016.
«Nous avons arrêté de recommander les groupes militants ou politiques aux États-Unis, à l'approche des élections, et nous avons maintenant l'intention d'étendre cette règle au monde entier», a déclaré Mark Zuckerberg lors de la présentation des résultats trimestriels du géant des réseaux sociaux. Son objectif est de «calmer le jeu et décourager les conversations clivantes».
Année faste
Facebook a récolté plus de 28 milliards de dollars de revenus, essentiellement publicitaires, au dernier trimestre 2020, et dégagé 11,2 milliards de bénéfice net (+53% sur un an). Le groupe californien a ainsi réalisé près de 86 milliards de dollars de chiffre d'affaires sur l'année, et dégagé plus de 29 milliards de profits (+58%) malgré la pandémie, un boycott des marques cet été et des tensions importantes avec la société civile, les élus et les autorités.
Facebook a fait face en multipliant les mesures pour mieux modérer les contenus et juguler la désinformation, sans parvenir à satisfaire de nombreuses organisations anti-racistes ou de défense des droits et libertés en général. «En septembre, nous avons annoncé avoir retiré plus d'un million de groupes en un an», a rappelé Mark Zuckerberg. «Mais il y a aussi de nombreux groupes que nous ne voulons pas encourager les gens à rejoindre même s'ils n'enfreignent pas nos règlements».
«Vents contraires»
Le fondateur du géant des plateformes a ajouté que ses équipes cherchaient aussi des moyens de réduire la visibilité des contenus politiques sur le fil central des utilisateurs. «Bien sûr, il sera toujours possible de participer à des discussions et groupes politiques, pour ceux qui le souhaitent», a précisé le milliardaire. «L'un des principaux retours de notre communauté en ce moment est que les gens ne veulent pas que la politique et les luttes prennent le pas sur le reste quand ils utilisent nos services», a-t-il justifié.
Le géant des réseaux sociaux a encore vu sa base d'utilisateurs progresser pendant les Fêtes. Au 31 décembre, 3,3 milliards de personnes fréquentaient, au moins une fois par mois, l'une de ses quatre plateformes et messageries (Facebook, Instagram, Messenger et WhatsApp). Mais la plateforme prévoit des «vents contraires» cette année à cause de potentielles évolutions dans la régulation des données, notamment en Europe, et du renforcement de la transparence dans la collecte des informations personnelles sur les appareils de la marque Apple.