«Nous aimerions faire cette transaction», a affirmé le président et chef de la direction du distributeur canadien, Brian Hannasch, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes.
«Donc, si nous recevions des signaux que l'environnement pourrait changer ou changerait de la part du gouvernement français ou d'autres acteurs clés, nous aimerions avoir l'occasion de nous engager à nouveau dans de bonnes conditions», a-t-il déclaré. Et cela «en supposant que nous n'avons pas trouvé d'autre moyen de créer plus de valeur pour nos actionnaires», a-t-il dit.
«Nous resterons à l'écoute et nous verrons ce qui se passera, mais pour l'instant, c'est définitivement clos», a-t-il toutefois rappelé après le non «courtois, mais clair et définitif» à un rapprochement exprimé par le ministre français de l'Économie, Bruno Le Maire.
Sécurité alimentaire
Après le veto français, les deux groupes ont convenu samedi 16 janvier de poursuivre leurs discussions sur d'éventuels «partenariats opérationnels», comme dans la distribution de carburants ou l'achat en commun. «Je pense que nous nous sommes lancés dans cette aventure les yeux grands ouverts en sachant que c'était un risque», a reconnu Brian Hannasch. Le gouvernement français s'est opposé à l'opération au motif que «la sécurité alimentaire» de la France «n'a pas de prix», comme l'a dit Bruno Le Maire.
«La pandémie a mis en lumière la question de la sécurité alimentaire, particulièrement en France», a concédé le PDG de Couche-Tard. «Il est donc difficile de dire si cela changera avec le temps. Nous continuerons à surveiller la situation, mais pour l'instant, tout en respectant la position du gouvernement français, nous agissons en conséquence», a-t-il précisé.
Et à court terme, Couche-Tard pourrait se lancer dans un programme de rachat de ses actions pour accroître le rendement de ses actionnaires, a-t-il ajouté.
À la Bourse de Toronto, l'action Couche-Tard reprenait un peu de tonus lundi 18 janvier, s'appréciant de 1,9% dans les premières transactions, à 38,71 dollars canadiens (25,11 euros). Mais elle restait à un prix inférieur à celui précédant l'annonce d'une opération sur Carrefour la semaine dernière.