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Au cœur d'un scandale de corruption, Lee Jae-yong, VP de Samsung Electronics, a été condamné le 18 janvier à deux ans et demi de prison. Samsung se retrouve privé de son principal décideur.

L'héritier de Samsung Lee Jae-yong a été condamné lundi 18 janvier à Séoul à deux ans et demi de prison dans un retentissant scandale de corruption, rapporte l'agence Yonhap, une décision qui prive le géant sud-coréen de son principal décideur.

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Officiellement vice-président de Samsung Electronics, premier fabricant au monde de smartphones et de puces mémoire, mais dans les faits patron du conglomérat, Lee Jae-yong a été reconnu coupable de corruption et de détournements de fonds, et immédiatement emmené en détention, selon Yonhap.

Il avait repris le flambeau à la tête du conglomérat depuis que son père Lee Kun-hee, l'artisan du décollage mondial du groupe, s'est mis en retrait en raison de problèmes de santé. Le patriarche est finalement décédé en octobre.

Samsung est, de loin, le plus grand des «chaebols», ces empires industriels familiaux qui dominent la 12ème économie mondiale. Son chiffres d'affaires global représente un cinquième du PIB sud-coréen, et est donc crucial pour la santé économique du pays.

Lee Jae-yong avait en 2017 été condamné à cinq ans de prison pour corruption, détournement de fonds et autres délits en lien avec le retentissant scandale de corruption qui avait entraîné la destitution de la présidente sud-coréenne Park Geun-hye (2013-2017), puis son incarcération. En appel, la plupart des poursuites pour corruption avait été écartée et Lee Jae-yong avait écopé d'une peine de prison avec sursis. Mais la Cour suprême avait ensuite ordonné un nouveau procès.

Accointances troubles

L'affaire porte sur des millions de dollars que le groupe avait versé à la confidente de l'ombre de la présidente, Choi Soon-sil. Des pots-de-vin qui étaient selon l'accusation destinés à faciliter la passation de pouvoir à la tête du conglomérat, alors que Lee Kun-hee était alité après une attaque cardiaque en 2014. La Cour suprême a définitivement confirmé jeudi 14 janvier la condamnation de l'ex-présidente Park à 20 ans de prison.

Ce scandale avait souligné une fois de plus les accointances troubles entre le pouvoir sud-coréen et les grandes familles qui contrôlent les chaebols, ces conglomérats à l'origine du prodigieux redressement du pays après la Guerre de Corée.

En mai 2020, l'héritier avait présenté de rares excuses devant les médias, en particulier pour le processus de succession controversé qui lui permet de prendre la tête du groupe fondé par son grand-père Lee Byung-chull.

Lee Jae-yong avait même promis qu'il serait le dernier dans la ligne de succession familiale, et que ses enfants n'en hériteraient pas. Son père et son grand-père ont également eu maille à partir avec la justice, mais aucun n'a purgé de peine de prison.

De son côté Samsung Electronics a annoncé il y a dix jours qu'il anticipait au quatrième trimestre un bond de 25% de son bénéfice opérationnel, dopé par la très forte demande en puces induite par l'essor du télétravail dans le contexte de la pandémie.

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