Le réseau social conservateur Parler, suspendu de téléchargements par Apple pour incitation à la violence, pourra y retourner s'il réforme la modération de son contenu, a indiqué le PDG d'Apple, Tim Cook, dimanche 17 janvier.
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Interrogé sur Fox News, le dirigeant du groupe de Cupertino en Californie a justifié la suspension du réseau, prisé par les partisans de Donald Trump, du fait des «incitations à la violence» dans le contexte de l'attaque du Capitole du 6 janvier. Après la fermeture du compte Twitter de Donald Trump, les grands de la tech Google, Apple et Amazon ont expulsé Parler de leurs services le 9 janvier.
«Nous avons examiné les appels à la violence» dans les messages «et considérons qu'il y a une limite entre la liberté d'expression et l'incitation à la violence», a déclaré le patron d'Apple. Le réseau conservateur a porté plainte lundi 18 janvier contre Amazon. Il estime que la suspension est motivée par des considérations politiques et par la volonté de réduire la concurrence au bénéfice de Twitter.
Dans le cas d'Apple, «nous avons seulement suspendu le réseau», a précisé Tim Cook «alors, s'ils réforment leur politique de modération, ils pourront revenir» dans la boutique en ligne de la marque à la pomme, a-t-il ajouté.
La popularité de Parler avait grimpé en flèche après la fermeture définitive par Twitter du compte de Donald Trump dans le sillage des incidents violents au Congrès. Le jour de son retrait par Apple, l'application était la plus téléchargée aux Etats-Unis sur la plateforme du groupe.
«Réalité parallèle»
Le réseau social Parler était surtout à ses débuts en 2018 l'apanage de franges extrémistes mais il attire désormais des voix conservatrices plus traditionnelles, y compris des parlementaires républicains. Comme d'autres plateformes alternatives, Parler régule moins la désinformation et les propos haineux que les réseaux établis.
Tim Cook a par ailleurs qualifié l'invasion violente du Capitole d'«un des moments les plus tristes de (sa) vie» et d'«attaque contre la démocratie». «J'ai cru que j'étais dans une réalité parallèle, que c'était irréel», a-t-il ajouté. «Nous avons une boutique d'applications qui en contient environ deux millions», a fait valoir le PDG d'Apple.
«Nous ne contrôlons évidemment pas ce qui se trouve sur internet. Mais nous n'avons jamais pensé que notre plateforme devrait être une simple reproduction d'internet», a-t-il ajouté. «Nous avons des règles et des règlements et nous demandons simplement aux gens de les respecter», a conclu Tim Cook.
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