Aux origines, le ruban rose n’était qu’un signifiant. Un symbole d’engagement lancé par la Susan G. Komen Breast Cancer Foundation, aux États-Unis. Le but est d’organiser des événements afin de lever des fonds pour aider la recherche, informer et favoriser le dépistage précoce du cancer du sein. « Nous étions en pleine lutte contre le sida. Les rubans, symboles de lutte, se multipliaient, raconte Sandrine Planchon, responsable de l’association en France. Le rouge contre le sida, couleur pêche contre le cancer… » À l’époque, la maladie souffre d’un fort tabou car elle affecte une partie « intime » de la femme. En 1994, l’association arrive en France, nommée : Le cancer du sein, parlons-en. « Un nom qui se voulait injonction pour briser le tabou » détaille Sandrine Planchon. Fondée par le groupe Estée Lauder et le magazine Marie-Claire, l'asso est à l’origine d’Octobre rose, un mois de lutte et de sensibilisation où foisonnent les événements souvent indépendants mais rassemblés sous une même bannière : le fameux ruban. Forts de ces actions, les fonds levés progressent, passant de 1 à plus de 2 millions d’euros ces trois dernières années. « Cela nous a amenés à réfléchir sur nous-mêmes, à coordonner toutes les actions et à les rassembler », raconte la responsable. « C’était davantage un nom d’opération qu’un nom d’association » pointe Marie Calleja, consultante pour Reputation Age, l’agence choisie. Après une longue réflexion sur l’image de l’association des tests, « on s’est aperçu que le public retenait surtout le ruban rose », détaille-t-elle. Parmi les noms évoqués ? « We Rose », adapté aux jeunes, mais sûrement trop anglais. Et « La fondation Ruban Rose » qui aurait demandé de modifier les statuts. « Finalement, “Le Ruban Rose” s’est imposé à nous » résume Marie Calleja.
