Le géant de l’e-commerce engage cette semaine en France de nouveaux bras de fer d’ordre judiciaire et social. Suite à une décision du tribunal de Nanterre, lui ordonnant de restreindre ses livraisons aux produits essentiels pour des raisons de sécurité sanitaire, le groupe a annoncé fermer ses entrepôts en France. Un comité social et économique (CSE), convoqué mercredi dernier, s'est prononcé par 14 voix sur 18 votants en faveur de cette fermeture afin de nettoyer les sites et évaluer les risques. Mais le groupe a fait appel, et continue d’affirmer sur son site internet«donner accès aux produits dont [ses clients ont] besoin grâce à la solidité de [son] réseau de distribution mondial et aux vendeurs tiers.» L'appel de la décision du tribunal de Nanterre sera examiné mardi matin devant la cour d'appel de Versailles, sachant que sur les 23 sites français du géant américain, 17 ont été contrôlés, 6 ont fait l'objet de mises en demeure, et un s'est mis en conformité depuis. Mais en parallèle, le groupe fait face à une grogne en interne de ses salariés. Des ingénieurs et développeurs ont appelé à faire une «grève en ligne» le vendredi 24 avril prochain. Membre de l'Amazon Employees for Climate Justice (AECJ), ils protestent contre les conditions de travail des employés d'entrepôts et centres logistiques pendant la crise sanitaire, les licenciements et la pollution engendrée par le groupe.