Le 6 juin, Lime, leader de la trottinette électrique en France et propriété d'Uber, lançait une campagne d’affichage coup de gueule signée Buzzman pour inciter ses utilisateurs à une conduite plus responsable. « Ils me font c**** avec leurs trottinettes », « ras le c** des trottinettes » et « trottinette de m**** » constituaient ainsi des invectives réutilisées par la marque. Un buzz assuré, mais qui n'a pas été du goût du concurrent Circ, anciennement Flash. Le leader européen des trottinettes électriques en libre-service, qui offre désormais ses services dans 26 villes et 10 pays européens, refuse d'être mis dans le même sac...
Une campagne responsable
Alors que Lime encourageait ses utilisateurs à « trottiner responsable », Circ s’affirme là comme le seul acteur responsable du secteur des micro-mobilités en dénonçant la campagne « bullsh** » de son concurrent. Celle que la marque développe désormais, « 100% responsable » et digitale, apporte des éléments de preuves de ce qu’elle avance, en réaction aux allégations de Lime.
Ainsi, à « Ils me font c**** avec leurs trottinettes », Circ renchérit : « Si nos trottinettes vous font moins c****, c’est parce qu’on en déploie juste assez », en garantissant ce faisant son engagement pour une mobilité apaisée – elle a par exemple réduit sa flotte parisienne de 3 000 à 2 500 véhicules. À « ras le c** des trottinettes », elle répond pour dénoncer le règne de l’autoentreprenariat : « Nous, on en ras le c** de la précarité. » Circ se vante ainsi d’agir en faveur de l’emploi non-précaire en employant 0 autoentrepeneur mais bien 250 salariés en CDI. Enfin, à la dernière apostrophe de Lime – « Trottinette de m**** » –, le leader européen fait valoir la sécurité, la durabilité et l’usage responsable de ses véhicules : « Nous, on ne fait pas des trottinettes de m****. Bien au contraire. »
Une tendance à le repentance
À noter que ces campagnes entrent dans une véritable tendance née de la menace de la mairie de Paris d’interdire ces véhicules si leurs opérateurs ne trouvaient pas une solution à ce « bordel généralisé » décrit par Jean-Louis Missika, adjoint au maire de la capitale. Ainsi, le changement de nom de Circ, anciennement Flash, s’inscrit dans cette dynamique, pour ne plus signifier la vitesse dans sa seule identité de marque. Jump, la start-up lancée par Uber, a équipé tous ses véhicules d’affichettes pour rappeler les règles de bonne conduite à ses utilisateurs, tandis que Hive, Dott, Tier et Bird, entre autres, ont mis en place des ambassadeurs chargés de replacer les véhicules mal garés.
Si les opérateurs se démènent autant c'est aussi parce que la loi d’orientation des mobilités (LOM) prévoit de limiter à seulement trois le nombre d'acteurs de la trottinette dans la capitale. À quand le deuxième round ?