Carrefour, un an après le lancement du plan de transformation engagé par son PDG Alexandre Bompard, a dégagé en 2018 un chiffre d'affaires en recul mais avec des magasins en France qui ont bien résisté aux «gilets jaunes». Le groupe français de distribution a enregistré des ventes annuelles en baisse de 2,8% à 85,164 milliards d'euros [à changes courants, + 2,5% à changes constants], selon son communiqué publié mardi 22 janvier. Sur l'année, les ventes en France affichent une croissance de 1,1% et de 0,5% sur le seul quatrième trimestre «malgré l'impact du mouvement des gilets jaunes», que le groupe n'a pas souhaité chiffrer plus précisément.
En 2018, «on a posé les fondations d'un nouveau modèle», a affirmé lors d'une conférence téléphonique le directeur financier du groupe Matthieu Malige. Les différents blocages de magasins ont «particulièrement» touché les hypermarchés du groupe (-2,2% en données comparables), alors que les supermarchés ont «prouvé leur résilience» (+1,9%) et que les magasins de proximité ont «poursuivi leurs performances» (+3,1%), a-t-il souligné. C'est pour lui la preuve de «la force du modèle multiformat» du groupe, qui s'est engagé dans «une transformation sans égal», avec notamment la fusion de ses sièges sociaux, un vaste plan de départ volontaires et la fermeture de 273 magasins ex-Dia.
Progrès dans le commerce en ligne alimentaire et le bio
Le commerce en ligne alimentaire, l'une des priorités fixées par Alexandre Bompard, a progressé de plus de 30% sur le seul dernier trimestre. A fin décembre 2018, Carrefour comptait ainsi 1 616 drive à travers le monde, dont 841 en France, ainsi que 42 «drive piétons» dans l'Hexagone. Le groupe a également accéléré sa croissance dans le bio, avec un chiffre d'affaires de 1,8 milliard d'euros en 2018, contre 1,3 milliard en 2017.
L'un des ses principaux concurrents, le groupe Casino, avait annoncé jeudi avoir enregistré lui aussi des ventes annuelles mondiales en repli (-2,4%) en 2018, tout en résistant également en France au mouvement des «gilets jaunes». En France, Casino a ainsi réalisé sa «meilleure année depuis cinq ans», à 19 milliards d'euros (+1,4%).
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