Le gouvernement veut tendre vers 100% de plastiques recyclés en 2025. Une cinquantaine d'entreprises et fédérations professionnelles promettent d'incorporer 275 000 tonnes supplémentaires de matière plastique recyclée dans leurs produits d'ici 2025, ont indiqué Delphine Gény-Stephann, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Economie et la secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, Brune Poirson, dans un communiqué.
Il s'agit d'un doublement du taux actuel d'incorporation de matières premières issues du recyclage dans les produits fabriqués, selon elles.
Les industriels s'engagent également sur la collecte de 25 000 tonnes supplémentaires de plastiques, ajoutent-elles dans un communiqué.
La pression médiatique
Les fabricants d'emballage plastique ont mis en avant leur rôle central dans ces engagements. Sur les 275 000 tonnes supplémentaires de plastique recyclé d'ici 2025, «90% des engagements sont faits sur l'emballage», a assuré Emmanuel Guichard, délégué général de la fédération des fabricants d'emballage plastique, Elipso, lors d'un point presse.
Il y a «une pression médiatique très forte sur l'emballage plastique» et par conséquent «nos clients, les metteurs sur le marché, ont aussi une pression très forte pour démontrer leur appartenance à l'économie circulaire», a-t-il ajouté.
Avec la feuille de route sur l'économie circulaire, «l'enjeu est effectivement de créer de cette économie circulaire» car «si à la fin, on se retrouve avec (...) de la matière recyclée d'Allemagne, voire de beaucoup plus loin, on n'aura rien gagné», a mis en garde Emmanuel Guichard.
Surveillance et mesures coercitives
Dans l'automobile, le groupe Renault vise une augmentation «à plus de 50% de la part de plastique recyclé dans ses fabrications d'ici 2022» tandis que PSA s'est engagé «à faire croitre de plus de 15% la part de plastique recyclé dans ses productions d'ici 2025», a affirmé Nicolas Le Bigot, responsable des questions environnementales du CCFA (Comité des Constructeurs Français d'Automobiles) aux journalistes.
Neuf entreprises signataires de la filière bâtiment et infrastructures parmi lesquels la société Paprec, se sont engagées à créer un réseau de «4 000 points de collecte sur le territoire d'ici 2025», avec «30 000 tonnes supplémentaires collectées», a expliqué la fédération de la plasturgie et des composites dans un communiqué.
L'un de ces neuf signataires, le PDG de Nicoll France (services pour le bâtiment), Benoît Hennaut, a cependant demandé au gouvernement plus de «flexibilité» sur les normes.
Le gouvernement s'engage «à lever certains freins normatifs», a assuré Brune Poirson.
Un compteur va également être mis en place «afin d'assurer un suivi des engagements volontaires» pris par les entreprises, selon elle.
Dans le cas d'un non respect de ces engagements, des mesures coercitives pourraient être envisagées.