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Le marché du téléphone mobile d’occasion connaît un fort développement grâce à l'essor des forfaits mobiles sans terminal subventionné. Les grands opérateurs s'y mettent et ouvrent leur boutique en ligne.

Après les forfaits «low cost» sans mobile inclus, Free Mobile, B&You (Bouygues Telecom) et Sosh (Orange) se lancent maintenant dans les téléphones portables d'occasion. Les géants Ebay et Price Minister, ainsi qu'une poignée de start-up (Mobilorama, Recommerce...), surfent déjà sur cette tendance.

C'est donc au tour des opérateurs classiques de s'y mettre. Et pour cause: avec les forfaits «low cost nus», tous les abonnés à ces nouvelles offres ne disposent pas d'un mobile à réutiliser et n'ont pas les moyens d'en racheter un au prix fort.

En décembre dernier, Bouygues Telecom lançait sur le site de sa marque B&You une boutique de téléphones portables d'occasion en partenariat avec la start-up Recommerce.com (financée par Bouygues Telecom Initiative).

De son côté, Orange vient d'ouvrir, le 24 avril, Occasion.sosh.fr, après avoir signé en mars 2011 un partenariat avec Love2recycle, pour la collecte des mobiles d'occasion. L'opérateur historique propose depuis 2009 des mobiles d'occasion dans ses boutiques physiques et collecte «depuis 2004 des mobiles issus de ventes ou de collectes gratuites auprès de clients», souligne Alain Liberge, directeur de l'environnement et de la RSE à Orange France. Avec Occasion.sosh.fr, la marque boucle ainsi la boucle.

L'initiative permet aussi d'apporter une réponse au marché «gris» existant sur le Net via notamment les sites Ebay et Price Minister qui permettent de dénicher un Iphone 3GS ou un Blackberry Bold pour une centaine d'euros.

Les opérateurs proposent désormais des mobiles d'occasion «désimlockés» (utilisables sur tout réseau) et un service après-vente (échange sous 48 heures, garantie de trois mois chez Bouygues Telecom, six mois chez Orange).

Si l'arrivée de Free Mobile a boosté ce marché auprès du grand public, cette habitude de consommation du mobile ne date pas d'hier: les détenteurs de cartes SIM seules et de cartes prépayées, ainsi que les clients d'opérateurs virtuels (qui proposaient déjà des forfaits «nus» depuis 2004), recouraient à ces offres de seconde main.

Mais en investissant ce marché, les opérateurs traditionnels prennent un risque par rapport à leur modèle classique de forfaits incluant des portables subventionnés. «Ils n'ont pas intérêt à communiquer sur le sujet, mais doivent verrouiller ce marché», précise Renaud Kayanakis, fondateur de Mobilorama.

Ils proposaient déjà discrètement des mobiles «reconditionnés» (mobiles inutilisés et retournés par les clients qui se rétractent), comme SFR pour toutes les marques depuis avril 2011 et Orange sur son site Orange.fr depuis 2010, mais avec abonnement ou mobicarte.

Comme la voiture auparavant, le mobile est devenu un objet statutaire et aspirationnel, le seul produit high-tech pour lequel la majorité des Français sont prêts à payer très cher et souvent avec des cycles d'innovation très courts. «On est dans un cycle de renouvellement délirant, tous les deux ans en moyenne», rappelle Aurélien Duthoit, directeur d'études au cabinet Xerfi.

Certes, ce marché de l'occasion (40 000 mobiles vendus par an chez Mobilorama) est encore embryonnaire comparé aux 23 millions de mobiles vendus en 2011. Mais il est promis à un avenir radieux.

Dans un contexte économique de crise et alors que les clients veulent des appareils plus haut de gamme, «on a pu développer un marché de l'occasion autour des smartphones, plus chers mais plus perfectionnés et plus solides que les autres téléphones mobiles», souligne Antoine Couret, responsable marketing produit de Bouygues Telecom.

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