François Bayrou n'était pas là pour constater que le lancement de sa campagne web avait rempli la salle où se tiennent les conférences de presse du Modem - bien plus, par exemple, que son intervention impromptue à la suite de la perte du triple A. C'est donc sans lui que son équipe de campagne - Matthieu Lamarre, responsable web, et Jean-François Martins, directeur de la communication - a lancé, mardi 7 février au QG du Modem rue de l'Université à Paris, la campagne Internet du candidat Bayrou, en dévoilant le nouveau site bayrou.fr, quelques jours après la présentation de toushollande.fr.
François Bayrou a tenu à marquer sa différence avec les sites politiques traditionnels par des choix éditoriaux «innovants», comme le design épuré de l'accueil, qui s'inspire de «la Une de Libération», explique Jean-François Martins. «On a voulu rompre avec les codes, les sites à rubriques multiples», ajoute le directeur de la communication du Modem. Un jour, un dossier, une photo, une citation. Le moyen de navigation privilégié est le scrolling (déroulement) vertical.
Centre de ce qui a été présenté comme «l'écosystème digital de campagne», le site est relié à l'ensemble des médias sociaux, de Twitter à Tumblr, et se décline sur mobile via l'application «Bayrou» disponible sur l'AppStore et bientôt sur Android Market. «Tous les contenus doivent être partageables», insiste Jean-François Martins. Et multiples: de la vidéo, «pour la pédagogie», des photos «pour créer une sensation de proximité», avec, par exemple, la mise en ligne de «photos offs».
L'espace «Volontaires» est accessible, après création d'un compte, aux citoyens qui souhaitent soutenir plus activement François Bayrou. Cet espace propose chaque jour des petites «tâches» à accomplir, à la manière de Barack Obama en 2008.
«Mais nous voulons aller beaucoup plus loin», précise Matthieu Lamarre, responsable web. L'accomplissement de ces tâches est récompensé par un certain nombre de points et de badges, dont le nombre et le prestige sont indexés sur le degré d'implication nécessaire. «Suivre François Bayrou sur Twitter» ne donne pas autant de points que distribuer des tracts ou recruter des sympathisants. Les tâches sont réactives, peuvent s'adapter à l'actualité, et permettent aux citoyens non encartés de s'impliquer «progressivement» dans la campagne.
Enfin, conformément aux principes du candidat, la plateforme est l'œuvre de deux agences françaises, Big Youth et Spyrit, la campagne web bénéficiant d'une enveloppe maximum de 700 000 euros (800.000 euros en 2007) sur une enveloppe globale de 8 millions d'euros. La semaine dernière, François Hollande avait présenté son nouveau site de campagne et de mobilisation en ligne, avec en vue une opération de porte-à-porte de grande envergure.