«Les touristes américains qui visitent Paris vont voir la Tour Eiffel, Notre-Dame, puis ils passent au Hard Rock Café acheter un tee-shirt», se réjouit Calum MacPherson, vice-président Europe de Hard Rock International, venu célébrer les 20 ans du restaurant des Grands-Boulevards. Le concept Hard Rock, né il y a quarante ans, est le même partout: nourriture tex mex, musique rock et Memorabilia, exposition d'objets des stars locales (instruments, vêtements, disques d'or, etc.) sur les murs de l'établissement.
Tout commence à Londres, en 1971, quand deux jeunes Américains fans de musique, Isaac Tigrett et Peter Morton, ouvrent un restaurant dédié à «tous les amoureux du rock'n'roll». Très vite, les rock stars comme Eric Clapton (surnommé «Dieu» à l'époque) ou Pete Townshend des Who adoptent le lieu et offrent leurs guitares fétiches. Précurseur des restaurants à thème, la marque a entamé son expansion internationale en 1982. Elle possède aujourd'hui 136 restaurants dans 51 pays fréquentés par 77 millions de clients par an, et 15 hôtels-casinos depuis son rachat en 2007 par la tribu indienne des Séminoles de Floride pour près d'un milliard de dollars (741 millions d'euros).
Le chiffre d'affaires de la chaîne était de 2 milliards de dollars en 2007 (1,5 milliard d'euros, dernier chiffre diffusé). Selon Calum MacPherson, le groupe connaît «une croissance soutenue, y compris depuis le déclenchement de la crise». En Europe, de nouveaux cafés devraient ouvrir à Bruxelles et Vienne en 2012. Des hôtels sont prévus au Panama, en Hongrie, à Dubai et Abu Dhabi.
La stratégie de communication du Hard Rock est fondée essentiellement sur les relations publics et les événements, dont de nombreux concerts. C'est l'agence new-yorkaise Coyne PR qui gère les RP au niveau mondial, relayée dans chaque pays par une agence locale (La Maison Link, en France). Le digital est piloté par Duncan-Channon, agence de San Francisco, qui a réalisé le site Web http://memorabilia.hardrock.com et ses 73 000 objets fétiches.
La vente d'articles frappés du logo Hard Rock représente une partie non négligeable du business (un tiers du chiffre d'affaires à Paris) et les tee-shirts servent aussi de support publicitaire pour la chaîne de restauration américaine.
Pour ses 40 ans, le Hard Rock Café a organisé un grand concert à Hyde Park à Londres avec Bon Jovi et Rod Stewart. À Paris, les vingt ans ont été célébrés avec Mathias Malzieu de Dyonisos, le DJ Nicolas Ullmann et les Airnadette de Gunther Love, champion du monde de «air guitar», lors d'une soirée «hard rock'n'roll».
Encadré
Lovely Rita, Hard Rock mamie
Chevelure rousse, débit ultra-rapide et accent irlandais prononcé, Rita Gilligan est l'ambassadrice de la marque Hard Rock. À 70 ans, «Lovely Rita» a débuté au Hard Rock de Londres dès l'ouverture le 14 juin 1971. Elle y a côtoyé tous les grands noms du rock, du cinéma et du sport : les Beatles, les Stones, Freddie Mercury, Steven Spielberg, John McEnroe, etc. Énergique et intarissable, elle enchaîne les anecdotes : premier concert des Wings, nouveau groupe de Paul McCartney après la séparation des Beatles, Chrissie Hynde des Pretenders déguisée en serveuse, McEnroe éméché cassant sa guitare, et autres événements très rock'n'roll qui ont jalonné son parcours professionnel. «Chaque jour était un défi, et aussi une grande joie. Je veux rester au Hard Rock jusqu'à cent ans !», affirme celle qui parcourt le monde depuis 1988 pour partager son expérience et diffuser les valeurs de la marque : «Love all, serve all, all is one» ou encore «Save the planet» (1).
