Pixel après pixel, les écrans 3D s'introduisent dans l'électronique grand public. Pour le plus grand bonheur des «early adopters»… et moins sûrement du grand public. Rien ne dit en effet qu'un tel appareil rencontrera le succès de l'Iphone, pour des raisons de coûts et parce que la 3D n'est pas encore entrée dans les usages. Jeudi 29 septembre, Sharp annonçait à la presse son retour dans la téléphonie avec son nouveau smartphone, baptisé Aquos Phone SH80F, lancé en partenariat avec Orange et l'opérateur japonais NTT Do Co Mo.
Un bijou technologique, doté de deux caméras, capable de lire et tourner des contenus 3D (images et vidéos) sans lunettes. De plus, «il convertit automatiquement en 3D des vidéos 2D, y compris en “streaming”», vante Yves Maitre, directeur des services mobiles multimédias et terminaux Orange. Au menu, des contenus embarqués en 3D, avec des jeux comme Sims 3 et les 70 chaînes d'Orange TV, convertibles en 3D.
Sharp se lance ainsi sur le marché très avant-gardiste des smartphones à écran 3D, sur lequel peu se sont risqués, à l'exception de LG et HTC. Avec son smartphone Optimus 3D, lancé fin juin, LG admet être sur un «marché de niche», avec «quelques milliers d'exemplaires vendus», précise Sébastien Girard, directeur marketing téléphonie en ligne.
L'Aquos Phone de Sharp est annoncé chez Orange à 639 euros pour l'appareil «nu» et à partir de 99 euros dans l'offre Origami Star. D'ailleurs, Sharp joue la prudence: vendu à partir du 6 octobre sur le site orange.fr et dans une douzaine de points de vente de l'opérateur à Paris et dans des grandes villes, l'Aquos Phone ne devrait pas bénéficier, pour l'heure, de campagne publicitaire. Un lancement qui n'est pas sans risques.
La France, pays test en Europe
Le marché des appareils 3D est encore confidentiel et la marque «Sharp est peu connue en France et pas associée à l'univers de la téléphonie. Elle a toutefois repris le nom de ses téléviseurs Aquos pour rassurer les consommateurs», remarque Leslie Griffe de Melval, analyste-gérante chez IT Asset Management.
La France est un pays test pour Sharp, qui y relance son activité mobile après une première tentative avortée, en 2004-2007. Le constructeur, qui possède 25% du marché de la téléphonie au Japon, se relance en effet dans les télécoms en Europe via une nouvelle entité, Sharp Telecommunications Europe. Etablie à Londres, elle compte «une centaine de salariés. Mais nous ne prévoyons pas d'ouvrir de division en France», précise Sharon Johnson, sa directrice marketing. Seul relais hexagonal, l'agence Florence Gillier Communication a été retenue pour y gérer les relations presse. Alors que la France est le seul pays européen où un accord a été décroché avec un opérateur, selon nos informations, l'Aquos Phone pourrait aussi bientôt être lancé en Allemagne. Dans un second temps, «il se peut que nous lancions d'autres modèles de téléphones», lâche Sharon Johnson. Prudence, toujours…