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Avec près de 107000 comptes, la banque en ligne conforte sa position de leader sur ce segment. Ce qui confirme le succès d’un modèle bancaire qui se popularise en France.

Tout sourire, Hugues Le Bret. En présentant, le 16 février, les résultats 2009 de Boursorama, son nouveau PDG avait de quoi pavoiser. Avec 20% d'ouvertures de compte en plus, la filiale du groupe Société générale conforte sa position de leader de l'épargne en ligne en Europe. Principal moteur de cette forte croissance: Boursorama Banque, son offre en ligne. Lancée en 2006, elle compte aujourd'hui près de 107000 comptes et en a enregistré l'an dernier 33890 nouveaux (+59% par rapport à 2008), dont 12000 sur le seul dernier trimestre 2009.

«Nous avons constaté une accélération au cours de l'année, avec une moyenne de 1500 ouvertures de compte mensuelles en début d'année, 3500 en fin d'année, et une moyenne de 4500 en janvier 2010», précise Hugues Le Bret. Un succès d'autant plus notable que le marché s'est encombré avec l'arrivée cette année de sept nouveaux entrants (lire l'encadré).

Ce qui n'a pas empêché Boursorama de conserver son rang de «banque la moins chère» (selon les mensuels Capital et Le Revenu) et de s'octroyer le trophée du «meilleur service client de l'année» (source BVA-Video Conseil). Des résultats qui, selon Hugues Le Bret, démontrent «la capacité de Boursorama à capter une part importante des nouveaux clients qui optent pour la banque en ligne». En 2009, ils étaient 150000. Soit, tempérera-t-on, 2% à peine du parc total des clients des banques…

Des déçus des banques traditionnelles? «Nous profitons du phénomène grandissant de comparaison des prix sur Internet», admet Hugues Le Bret. Et de rapprocher, toutes proportions gardées, ce phénomène de «popularisation» à ce qui s'est passé en 1998 avec la téléphonie mobile. Dans le cas présent, des progrès technologiques combinés à l'essor du commerce en ligne assurent la progression des banques en ligne…

Effet communautaire

Reste un frein, le principal selon Hugues Le Bret: «Les clients pensent encore qu'elles ne sont pas aussi fiables, pas aussi encadrées que les banques de réseau.» Être une «banque comme les autres»: c'est précisément l'objectif de Boursorama Banque en 2010. L'enseigne s'appuie sur une offre de services globale, allant de la banque à l'épargne en passant par le crédit et les placements boursiers, et un positionnement marketing pérenne. «Nous ne sommes pas dans le hard-discount mais dans le "fair-price" [juste prix]», explique Hugues Le Bret. Un discours que la marque portera plus que jamais sur le plan publicitaire. La surpression de 2009 (12,7 millions d'euros investis en France) devrait se poursuivre en 2010. Ambition: faire passer le taux de notoriété de 2% actuellement à 5%.

Boursorama, qui bricolait en interne sa communication, vient de lancer un appel d'offres mettant trois agences en compétition. Pas de superpromos en vue, ni de dénigrement de la concurrence. «Les banques en ligne peuvent être une alternative, certes, mais aussi une deuxième banque», assure Hugues Le Bret.

Boursorama, qui capte 20% de ses nouveaux clients via Internet, peut aussi compter sur l'effet communautaire: 85% de ses clients la recommandent à leur tour.

 

 

 

Sept nouveaux entrants en 2009

En 2009, pas moins de sept établissements bancaires en ligne ont débarqué sur le marché. Aux nouvelles agences 100% virtuelles, comme Mon Banquier en ligne (Caisse d'épargne Rhône-Alpes) et la Net Agence (BNP Paribas), s'ajoutent E-LCL, ING Direct et Fortuneo (Crédit mutuel). Enfin, une nouvelle famille de banques en ligne dites affinitaires a fait son apparition: B for Bank et Breizh Banque, toutes deux lancées par le Crédit agricole.

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