Mieux cerner le marché chinois du luxe et mieux comprendre les enjeux liés à la communication, c'est ce que Stratégies vous propose du 1er au 7 février. En association avec Stefan Ilkovics, David Polonia et Vincent Thérond, trois spécialistes du luxe et du digital qui vont passer une semaine à Shanghaï pour parfaire leurs connaissances, nous vous convions à vivre « une semaine à Shanghaï », à la rencontre d'acteurs du secteur et avec un regard spécifiquement « digital ». Voici leur cinquième carte postale.
Si les « shopping addicts » avaient une religion, leur paradis serait probablement Shanghai, tant la densité de magasins y est élevée, principalement dans le secteur de la mode et du luxe bien sûr. A côté, nos Champs Elysées passeraient presque pour des rues commerçantes de seconde zone.
Une importante partie du trafic est concentrée dans les nombreux « malls », ces vastes centres commerciaux qui rassemblent des dizaines de boutiques sur plusieurs étages. Comme ailleurs, ils proposent de nombreux services pour faire rester les clients plus longtemps et rendre l'expérience shopping plus agréable (ou moins pénible, selon les points de vue) : ouverture 7j/7 jusqu'à 21h ou 22h, grand choix de restaurants, garderies pour les enfants, etc.
Mais la vraie surprise à Shanghai, c'est que les « malls » ne s'arrêtent pas aux grandes marques : ils concernent aussi les marques de luxe. Certains centres commerciaux sont entièrement dédiés au très haut de gamme, ce que l'on ne retrouve que dans quelques villes très particulières (Dubaï par exemple, ou Milan et son Quadrilatero d'Oro qui pourrait presque s'apparenter à un shopping center), mais rarement dans de telles proportions.
Bien plus qu'en France, on sent que le shopping a ici une dimension de loisir.
Cet agrément et la fierté que peuvent ressentir certains shanghaïens à dépenser leur argent devant leurs compatriotes - tout particulièrement lorsqu'on parle de produits de luxe - sont peut-être une des raisons qui expliquent que le e-commerce n'a pas encore atteint le niveau que nous connaissons en France. Ni chez les consommateurs (28% seulement des internautes chinois ont acheté en ligne en 2009 selon le China Internet Network Information Center, contre 66% en France selon la Fevad), ni chez les marques internationales (peu d'entre elles proposent aujourd'hui l'achat en ligne sur leur site chinois).
Ces marques devront réfléchir à une manière d'apporter de la valeur à leur service e-commerce pour attirer une partie de leur clientèle.
Un conseil pour les plus agoraphobes d'entre vous qui iraient à Shanghai : préférez le Plaza 66, certainement le plus luxueux des « malls » shanghaïens, qui accueille la fine fleur des marques haut de gamme, et qui de fait, se retrouve rarement submergé par les foules. On y a particulièrement apprécié l'orchestre classique qui jouait un air bien de chez nous lorsque nous y sommes passés (certainement une coïncidence...).
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