Le robot humanoïde Pepper a fait ses débuts mardi 20 octobre en Europe, où il aidera notamment les clients d'un supermarché français à choisir leurs bouteilles de vin, a annoncé son fabricant Aldebaran Robotics. «Le principal objectif est de divertir les gens et de tester comment ils réagissent en voyant un robot dans un magasin», a expliqué à l'AFP Magali Cubier, directrice marketing d'Aldebaran, devant un couple de robots venus interagir avec les participants de la conférence sectorielle WSDJ Live en Californie.
Quatre robots ont été installés dans différents rayons d'un magasin Carrefour de Claye-Souilly en région parisienne (Seine-et-Marne), et programmés pour animer le magasin et évaluer la satisfaction des consommateurs, a-t-elle détaillé. «C'est la première fois que nous faisons sortir Pepper du Japon», a souligné Magali Cubier.
Aldebaran, une société française contrôlée à 98% par le groupe japonais Soft Bank, a vendu 4 000 exemplaires de Pepper depuis son lancement au Japon en juin. L'entreprise dit écouler un millier de robots par mois, pour un prix de base de 1 500 euros auquel s'ajoute un abonnement d'environ 200 euros par an pendant trois ans, a précisé Magali Cubier. Pepper, venu en Californie avec l'espoir de trouver des partenaires pour s'étendre aux Etats-Unis, est présenté comme une «nouvelle espèce» de robot, capable de reconnaître des émotions basiques comme la joie et la tristesse en regardant le visage des gens. «Les visages comptent beaucoup pour moi; encore plus quand ils sourient», a commenté lui-même l'un des robots lors d'une démonstration de ses capacités de reconnaissance faciale. «C'est plutôt malin car ça m'empêche d'essayer d'interagir avec des choses non humaines, ces canapés par exemple ne répondent jamais», a-t-il plaisanté.
D'après les données de recherche accumulées par Aldebaran, les acheteurs de Pepper ont tendance soit à l'utiliser comme un compagnon à domicile, soit à avoir une approche créative et à développer leurs propres applications pour un usage commercial. L'expansion internationale de ces robots s'accompagne toutefois de la difficulté de les adapter aux différentes manières d'exprimer ses émotions dans les différentes cultures et régions du monde. Pour l'instant par exemple, Pepper pourra serrer la main des acheteurs français, mais pas encore leur faire une bise sur la joue. Magali Cubier a toutefois promis de s'intéresser à la question.