Dirigeants d'agence, dircom, RP... A chacun sa méthode pour préparer la période de vacances. David Aït Ali (Rébellion), Frédéric Fougerat (Tenkan Paris) et Julien Féré (Onepoint) livrent leur témoignage.

Chaque année, c'est le même rituel : se dépêcher de boucler tous ses dossiers avant de partir en vacances. Que l'on soit dirigeant d'agence, directeur de la communication d'une grande entreprise, chargé des relations publics ou même freelance, la coupure estivale nécessite de s'organiser en amont.

Pour donner des idées aux uns ou rassurez les autres, nous avons demandé à nos lecteurs comment ils préparaient la coupure estivale.

David Aït Ali, co-CEO de l'agence Rébellion

La préparation des vacances se fait bien en amont. L’objectif numéro un, c’est que chacun des collaborateurs, des juniors aux associés, quand ils partent, puissent déconnecter à 100%. Nous sommes assez de profils seniors et d’associés à l’agence pour que les décisions se prennent dans la confiance si les plannings sont bien préparés. Tout commence début mai : notre trafic manager prépare et présente en réunion une feuille de route élaborée avec chacun(e) des directeurs(ices) de pôle identifiant les besoins. Les ponts de mai, autre période charnière de l’année, peuvent avoir un impact s’ils sont mal anticipés. 

La trêve estivale dans nos métiers de la pub, et chez Rébellion, n’existe pas vraiment. Les compétitions remportées au printemps sont venues garnir les plannings des mois à venir et autant dire que nous avons du pain sur la planche ! Courant août se vivra aussi au rythme des productions, de projets et aussi des recos  : l’organisation est donc capitale. C'est essentiel pour éviter le moindre trou dans la raquette.

Les fonctions alliées de cette organisation sans faille ? Notre trafic manager (encore Lucie) et notre directrice de productions (Marie) sans oublier la collaboration de chacun qui, avant mi-juin, a joué le jeu de poser ses congés pour les y aider. Et une fois tout cela préparé, à chacun sa to do list pour finaliser au mieux et faire de belles passations à ses collègues, assez précises pour pas se faire embêter les pieds dans l’eau.

Chez Rébellion, il nous semble important que même les nouveaux venus puissent couper car l’été est un moment particulier, un moment de partage , où les idées se créent lorsqu’on peut enfin lâcher son ordi et son téléphone pour ne plus penser à rien. C’est là au fond de son cerveau, alors qu’on ne le sait même pas, que naissent les futures supers campagnes de demain. 

Avec Nicolas, mon associé, on coupe (presque) complètement car on sait que c’est le seul moment de l’année où l'on peut le faire l’esprit vraiment tranquille. En cas d’urgence, les gens savent qu’ils peuvent nous appeler, mais au final, ils en ont peu besoin car notre organisation nous le permet. Et d’ailleurs, même entre nous, c’est le moment de l’année où on n’échange pas 10 fois par jour, je pense que chacun se retient, à part si on a vraiment une bonne blague.

Cette préparation précise, c’est ce qui nous permet de continuer à assurer pour nos clients - certains même saisonniers, qui ont beaucoup besoin de nous l’été - comme si de rien n’était, tout en préservant le repos de chacun.

Frédéric Fougerat, président de Tenkan Paris et cofondateur associé de Cogiteurs

La pause estivale, depuis plusieurs années, c’est d’abord et surtout pour moi une digital detox, avec une coupure totale de quatre semaines sur les réseaux sociaux. C’est difficile, je le reconnais, mais c’est salutaire, et aussi essentiel de se prouver qu’il est possible de couper. Même si le cerveau reste en ébullition et que l’imagination ne prend pas de vacances, il est toujours possible de produire du contenu pour les réseaux, mais sans rien publier, ni partager ou commenter. J’annonce clairement cette digital detox par un dernier post avant la pause estivale, qui est aussi un temps plus calme pour écrire ou relire un livre à paraître. Je profiterais du mois d’août pour une ultime relecture de mon dernier manuscrit... sur la communication.

Côté agences, chez Tenkan Paris comme chez Cogiteurs, chaque associé assure une période d’astreinte pour gérer des imprévus, et permettre aux autres souffler. Chacun restant évidemment mobilisable en cas d’impératif. Mais les messageries sont fermées. Seul WhatsApp fonctionne pour se contacter.

Enfin, nous utilisons un code au sein des équipes, pour celles et ceux qui continueraient à travailler quand les autres se reposent : « NPO » pour « Ne Pas Ouvrir », à placer avant l’objet d’un mail. Cela permet aux personnes qui travaillent de poursuivre leurs activités, tout en signalant à celles qui ne pourraient pas s’empêcher de jeter un œil à leur messagerie, qu’elles n’ont pas besoin de prendre connaissance ni de traiter un message avant leur retour de congés.

Julien Feré, partner marketing & communication chez Onepoint

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, l’été n’est pas forcément une période de tout repos dans une direction marketing et communication. Tout d’abord, il arrive de plus en plus tard avec le mois de juillet, qui est devenu un mois d’activité pleine, et il finit de plus en plus tôt : 15 jours avant la rentrée, on est déjà en train de préparer les campagnes et les événements qui vont rythmer le marathon de septembre à décembre. Cette période se prépare donc très à l’avance, pour permettre à chacun de poser des vacances tout en assurant une permanence sur les canaux qui ne s’arrêtent jamais (presse, réseaux sociaux...).

Les 15 vrais jours de calme sont du 1er au 15 août, et à ce moment-là j’en profite pour réfléchir sur le plan stratégique 2024 et poser les grands jalons de notre année à venir (et son budget corollaire). L’été, c’est une pause dans le marathon de l’année qui permet de faire le bilan, anticiper et gagner du temps sur le rush de la rentrée. Mais l’arrêt total de l’activité, c’est un mythe !

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