Directeur de création chez La Chose puis BETC Fullsix, et désormais chez Media.Monks depuis deux ans, ce concepteur-rédacteur de formation nourrit son imaginaire créatif de mots mais aussi de musique et d'éléments visuels.
Richard Mosse
« Beaucoup de photographes font partie de mon éducation publicitaire et m'inspirent, dont un en particulier : Richard Mosse. Ses productions sont hybrides, très techniques, innovantes et relèvent plutôt du photoreportage. Il s’est fait connaître en 2012 avec Infra, pour avoir couvert le conflit dans l’est de la République démocratique du Congo en utilisant un film infrarouge Kodak Aerochrome – la même technique que celle employée par l’armée américaine dans les années 1940 pour débusquer un ennemi camouflé dans la forêt –, ce qui donne ce rose surprenant sur les photos. Il continuera ses approches expérimentales en suivant les mouvements des réfugiés. Avec Heat Maps ou Incoming, il utilise une caméra thermique, classée équipement de guerre, qui donne des super visuels en noir et blanc. »
Les vinyles
« Même si je travaille dans une agence plutôt “social”, il est nécessaire d’avoir une idée synthétisée qui passerait dans un visuel ou un film et les pochettes de disques sont un bon exercice pour cela. J’aime l’approche conceptuelle des pochettes de vinyles comme celles du label Stones Throw Records. Leur designer fait toutes les identités visuelles de leurs artistes. Je suis également fan du studio Hipgnosis, il y a un truc intemporel chez eux, sans oublier qu’ils sont à l’origine de la plupart des covers de Led Zeppelin. Je me suis mis au scratch quand j’avais 13-14 ans. Cette passion commence à prendre de la place dans ma vie, il y a un mur entier dédié aux vinyles chez moi. Et mes filles, plus elles grandissent, plus elles commencent à s’y intéresser, d’ailleurs l’une d’entre elles vient d’acheter un vieil album de Dutronc juste parce que la pochette était cool. »
La course à pied
« Je me suis demandé si c’était vraiment une inspiration mais on se retrouve rarement seul avec ses idées, et courir me permet de prendre ce temps pour réfléchir. Alors chaque semaine, un ou deux midis, j’essaie de me prendre une heure sans être dérangé par les gens, ni pollué par mon téléphone pour réfléchir. En parallèle, j’ai lu un livre qui m’a donné un vif intérêt pour la course, il s’agit de Born to run de Christopher McDougall. »
Le jazz
« Dans l’absolu, j’aime bien le jazz mais j’aime principalement la scène londonienne qui reprend le jazz classique et le rend plus moderne. En effet, j’écoute beaucoup d’artistes issus de cette scène, comme Joe Armon-Jones ou encore les bouillonnants Ezra Collective. Ils sont cinq et arrivent à faire danser les gens comme dans les clubs, leur énergie est folle ! Je le dis en toute humilité mais je ne bosse pas sans musique, j’essaie toujours de l’associer d’une manière ou d’une autre dans mon métier. Du temps où j’étais chez La Chose, nous avons réalisé un film pour l’association Victimes & Citoyens où toute l’idée créative passait par un vinyle. Pour Peugeot, j’ai réalisé un film qui reprend le modèle de Guitar Hero… Certaines idées sont aussi venues de morceaux. »