Étudiant en entrepreneuriat à Lyon, Charles Devienne, dont la saison 2 de son podcast « Pain Sur La Planche » a débuté mi-septembre, fait de la professionnalisation sa ligne directrice.
Enfant, il jouait dans des cabanes et explorait les champs de la région lilloise. Sans savoir que plus tard, il explorerait à travers ses idées créatives les destins d’auteurs du genre dont la France reste le deuxième consommateur mondial après le Japon : le manga. Pour Charles Devienne, cette passion est toujours revenue dans sa vie, par des hasards qui n’en ont peut-être que le nom et qui l’ont conduit à créer un podcast dédié.
Il empruntait les premiers volumes de Naruto à l’un de ses camarades de primaire, puis recevait des tomes venant de manière aléatoire parsemer ses étagères, jusqu’à suivre les adaptations animées de ses séries favorites. À commencer par celle du manga le plus vendu au monde avec plus de 500 millions d’exemplaires : One Piece. À 24 ans, c’est dans la Cité des Gones que notre jeune protagoniste poursuit ses études en Master Entrepreneuriat et Développement des Entreprises Nouvelles. Il y saisit l’opportunité de réaliser son alternance via la structure de son propre projet, sur le thème du manga. Pain sur la Planche est né.
Des premiers pas à la professionnalisation
«Au début ça ne sera pas parfait, il faut l’accepter et être dans l’action», résume le podcasteur pour illustrer sa mentalité. Il démarche les premiers auteurs, sans matériel d’abord mais avec beaucoup de volonté. Senchiro, de son vrai nom Rodolphe Balageas, scénariste et dessinateur de Sweet Konkrete, histoire reconnue dans le paysage du manga français, est le premier à lui faire confiance. Ils réalisent ensemble sa première interview dans le fond d’une librairie, le premier des 24 chapitres audio diffusés à ce jour.
Cet épisode inaugural d’une heure confirme la préférence de Charles Devienne pour le long format, permettant de «créer une connexion avec la personne, de prendre le temps d’en apprendre sur elle, de se détacher de cette constante obsession contemporaine de l’instantanéité». En janvier, l’étudiant avait rejoint un incubateur permettant à sa jeune entreprise de se développer. Avec à la clé, des locaux financés par l’État, obtenus le mois d’après. «Je n’étais plus seul dans ma chambre à faire du montage», sourit-il. En plus de lui donner un cadre, cette étape marque un tournant dans la professionnalisation de son projet.
Ambitions et envies d’ailleurs
Se tourner vers des mangakas français, c’est aussi une manière pour le Nordiste d’origine de satisfaire sa curiosité vis-à-vis du dessin. En côtoyant des passionnés, l’envie est venue de tracer lui aussi des esquisses chaque jour. À terme, le créateur de podcast porte le désir de ne pas se restreindre au manga francophone, en réalisant une saison au pays du soleil levant.
«Il y a un milliard de choses que j’ai envie de faire dans la vie et "Pain Sur La Planche" est une excuse pour les faire», dit-il. Ce projet est pensé comme la planche où se devinent les desseins de sa vie plus que comme une entreprise. Du talk-show au court-métrage en passant par l’animation et pourquoi pas, son propre manga.
