La jeune pousse basée à Paris revendique la première IA de création publicitaire AdLLM Spark. Selon son fondateur, c’est le set de données qui lui permet d’avancer un tel argument. Explications.

Sur le papier, cela peut paraître déroutant. Lorsqu’on connaît tous les outils de création publicitaire qui se multiplient sur le marché, basés sur de l’intelligence artificielle, entendre la jeune pousse Adcreative.ai revendiquer le lancement de « la première IA au monde dédiée à la publicité : AdLLM Spark », on s’interroge. En quoi peut-elle prétendre rivaliser avec les mastodontes comme les outils de Google Gemini, ceux de Facebook ou les IA développées par les grands groupes de pub ?

Pour son fondateur, Tufan Gok, ce positionnement est tout naturel. Le jeune entrepreneur est américain, mais arrivé en France en 2018, car il est amoureux du pays. Il veut y créer une agence marketing, pour aider les annonceurs à créer des publicités. L’idée lui vient de développer une application, notamment pour aider les TPE-PME à concevoir une publicité digitale en quelques clics. C’est ainsi qu’Adyouneed voit le jour. Aidé de Kimo Ventures et de plusieurs business angels, le projet se concrétise. « Nous avions réalisé une étude, près de 60% des TPE-PME n’étaient pas contentes de leurs publicités, voire les haïssaient…, se souvient-il. Nous avons eu près de 300 appels pour une démo en trois mois. »

Sur le web, notamment, les publicités sont parfois réalisées à la va-vite, et définies pour la seule performance, sans vraiment de réflexion de marque. « Même de grands annonceurs avaient ce problème. Quand on demande aux directeurs de la performance des grands groupes, il n’est pas souvent capable de vous parler de sa marque. Ou de choisir le meilleur logo. Parfois les publicités consistaient en de simples “screenshots” de document PowerPoint… », relate-t-il. Le but était de créer un outil pour aider les équipes à gérer le ciblage et la création de publicité sur le numérique : Google Ads, Facebook, Instagram, LinkedIn ou encore TikTok… Adyouneed voulait simplifier les processus et connecter les outils. Un générateur de texte permettait dès 2020 de créer des accroches. Un début d’IA générative de publicité ?

La meilleure base de données

L’outil connaît un grand succès. Et c’est justement ce qui va lui permettre de passer à l’étape supérieure, selon Tufan Gok. « Les progrès des outils d’IA depuis bientôt deux ans ont été considérables. Mais ce qui fait la différence, c’est la data sur laquelle vous l’entraînez », explique-t-il. Et les équipes ont ici une base de données de plusieurs années de campagnes, regroupant toutes les données de performance, sur plusieurs canaux, dans de nombreux pays, pour des milliers de clients de tailles et de business différents.

La start-up de 72 personnes, installée à Paris, s’est basée sur Llama 3, de Meta, plus facile à « finetuner » – adapter à ses propres besoins en l’entraînant sur ses bases de données – que d’autres modèles, et en open source. « À la différence des grands groupes publicitaires, ou des géants, AdLLM Spark possède à mon sens la meilleure base de données d’entraînement sur le marché, diversifiée et exclusivement publicitaire », avance-t-il. Elle permet donc de créer une publicité adaptée à la meilleure performance, en prenant en compte l’audience cible, la plateforme et le domaine de l’annonceur. Le générateur de publicité vidéo est attendu pour la rentrée 2024.

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