En déplacement en Serbie, le président français a plaidé pour davantage d’innovation en matière d’intelligence artificielle, pour rattraper le retard face aux États-Unis et la Chine, tout en admettant vouloir se démarquer.

Emmanuel Macron a plaidé vendredi 30 août, au second jour de sa visite en Serbie, pour un « modèle » européen de l’intelligence artificielle autour de « trois s », « science, standards et solutions », pour « rattraper le retard » face à la Chine et aux États-Unis. Belgrade s’apprête à assurer la présidence du partenariat mondial pour l’IA et la France accueillera le sommet de l’IA en février 2025. Le président français et son homologue serbe Aleksandar Vucic ont donc participé à un forum sur ces enjeux à Novi Sad, deuxième ville de Serbie.

« Nous, Européens, nous sommes un peu distancés », « les Chinois et les Américains investissent beaucoup plus », a regretté Emmanuel Macron. Il a incité l’Europe à « rattraper le retard, innover, investir beaucoup plus qu’on le fait aujourd’hui pour être au même rythme, au même standard que la Chine et les États-Unis ». Mais il a estimé qu’elle devait aussi « inventer » son propre « modèle » face à celui de Pékin, « totalement maîtrisé par le gouvernement » et celui de Washington, fruit d’une « innovation totalement privée ».

« L’Europe, qui est le lieu où on a inventé la Renaissance » en plaçant « l’homme au sens générique du terme au centre de tout », doit « avoir un modèle d’innovation très spécifique, mixte, public-privé », a-t-il affirmé. Le chef de l’État français souhaite que l’IA « soit au service de nos finalités collectives » et les Européens doivent donc « essayer de définir les règles » de « la conversation mondiale » en la matière.

« Ça repose autour de trois choses, de trois s » : « la science » pour éviter « une forme de complotisme », les « standards internationaux communs » pour éviter que « ça aille dans tous les sens », et des « solutions communes » qui soient « agréées et ouvertes ».

Il a réaffirmé, à rebours de l’Union européenne qui s’est dotée d’une régulation inédite pour encadrer l’IA, que « la priorité est d’investir ». « C’est quand on est à un moment de maturité qu’on peut faire de la régulation un avantage compétitif », a-t-il avancé.

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