Apprentissage, conversations, choix de films... L'intelligence artificielle était présente sous toutes ses formes à VivaTech, qui s'est tenu fin mai à Paris. Focus sur quatre innovations.
Retranscrire ses conversations en temps réel et dans toutes les langues à l'approche des JO 2024 ou choisir en moins de cinq minutes le film qui conviendra à toute la famille... L'intelligence artificielle et ses multiples applications animent le salon VivaTech, à Paris. Zoom sur quatre usages novateurs.
- Talk It ! L'anglais en immersion
A l'ère de l'IA et du métavers, plus besoin de faire un stage linguistique à Londres pour améliorer son anglais. Il suffit de discuter avec des personnages fictifs dopés à l'IA générative, via son smartphone ou un casque de réalité virtuelle. C'est la promesse immersive de l'application Talk It !, développée par la start-up VisionFlow, présentée au grand public pour la première fois au salon européen des nouvelles technologies.
A travers son avatar, l'utilisateur est plongé dans une ville virtuelle où tous les personnages (chauffeurs de taxi, réceptionnistes, restaurateurs, médecins...) proposent des conversations ciblées sur une thématique (santé, culture, commerce, gastronomie...) et une infinité de scénarios sur commande. « A l'issue de chaque conversation, un score analysant la prononciation, la richesse lexicale » ou la connaissance grammaticale est donné pour mettre en lumière « les points faibles » de l'utilisateur et produire des exercices sur mesure, explique à l'AFP Leo Liu, fondateur de VisionFlow, qui a développé l'application avec une équipe de 60 personnes, dont une dizaine de professeurs d'anglais.
Forte d'une levée de fonds de 10 millions de dollars l'an dernier, l'entreprise sino-américaine, basée à Palo Alto, aux Etats-Unis, prévoit « dans les prochains mois » d'autres langues d'apprentissage (espagnol, coréen, japonais, allemand...) et vise un milliard d'utilisateurs sur les dix prochaines années.
- La SNCF en mode traduction automatique pour les JO 2024
« I speak 130 languages #AI » : les plus de 50 000 agents et volontaires mobilisés cet été par la SNCF pour accueillir notamment les deux millions de touristes étrangers attendus en gare et à bord des trains à l'occasion des Jeux olympiques et paralympiques de Paris pourront arborer fièrement ce badge sur leur poitrine.
Avec TradSNCF, l'entreprise s'est dotée de son propre outil conversationnel multilingue « adapté à notre contexte ferroviaire », avec l'intégration par exemple du nom des gares, afin de traduire en direct un dialogue à l'oral et à l'écrit entre agent et usager étranger, explique à l'AFP Laurie Espinosa, accompagnatrice des projets numériques de la SNCF.
Testée lors de la Coupe du monde de rugby fin 2023, l'application boostée à l'IA est installée sur les smartphones des agents. « La protection des données personnelles des clients et de nos salariés est garantie et les conversations ne sont pas conservées », promet la SNCF.
- Choisir le film du soir en moins de cinq minutes
Face à l'immense choix mis à disposition par les différentes plateformes de streaming vidéo, choisir son film est devenu un casse-tête, voire même un motif de dispute dans les familles. Grâce à l'IA, Bouygues Telecom promet de réduire sur ses décodeurs TV le délai de recherche, « qui prend en moyenne aujourd'hui entre 10 et 20 minutes », à 3 minutes via une application gratuite et disponible à partir de septembre pour ses clients, explique à l'AFP Mathieu Chondroyannis, responsable innovation et dématérialisation de l'opérateur télécoms.
Comment ? En répondant à quelques questions posées à l'écran via la télécommande ou à l'aide d'un smartphone flashant simplement le QR code pour rejoindre l'échange. L'IA fait alors trois propositions sur-mesure en tenant compte des différentes envies pour contenter l'ensemble de la famille.
- Plaud Note : enregistrer et retranscrire les conversations
Avec la technologie de ChatGPT combinée à l'enregistreur Plaud Note, plus la peine de mettre un appel sur haut-parleur pour prendre des notes, retranscrire et résumer ses conversations. Il suffit de mettre le petit appareil développé par la start-up Plaud AI au dos de son smartphone, PC ou tablette, puis d'activer le bouton « enregistrer » et le tour est joué.
D'une épaisseur d'environ 3 mm, le très fin boîtier en aluminium réunit des microphones traditionnels « et des capteurs de conduction des vibrations » pour optimiser la prise de son, sans avoir besoin de le connecter directement à l'appareil. L'entreprise basée à San Francisco et Shenzhen revendique déjà plus de 100 000 utilisateurs et un volume d'affaires de 15 millions de dollars.