Comme chaque année, à l’occasion du salon Viva Tech, qui s’est ouvert hier, 22 mai à Paris, Stratégies consacre un numéro intégral au thème des nouvelles technologies. En Une du magazine cette semaine : Yann Lecun, chief AI scientist, et Laurent Solly, vice-président Europe du Sud de Meta.
Tandis que plusieurs milliers de visiteurs professionnels se pressaient dans les allées du parc des expositions de la Porte de Versailles à l’ouverture de la 8e édition du salon Viva Technology, à la recherche des dernières nouveautés, exposées par plus de 11 000 représentants de start-up mais aussi des grosses entreprises comme Orange ou Huawei, Stratégies consacre un numéro spécial aux nouvelles technologies en kiosques ce jeudi 23 mai.
Au programme, deux interviews fleuves : d’un côté Yann Lecun, chief AI scientist, et de l’autre, Laurent Solly, vice-président Europe du Sud de Meta. Yann Le Cun, pionnier du machine learning, rassure sur l’IA. Il est convaincu de son potentiel pour améliorer la condition humaine. Ses doutes concernent l’utilisation de la technologie par d’autres. Il compare l’IA à l’imprimerie, qui a amplifié l’intelligence humaine. Il comprend les craintes autour de l’IA, mais insiste sur son utilisation bénéfique actuelle dans les voitures, la médecine et la modération de contenu en ligne.
« Ces systèmes seront sous nos contrôles, ce n’est pas eux qui nous contrôleront. Donc ils amplifieront à terme l’intelligence humaine. L’effet pourrait donc être similaire à ce qu’il s’est passé au siècle des Lumières, avec l’apparition de l’imprimerie et un renouveau de l’humanité. »
Laurent Solly explique que l’IA a révolutionné les outils marketing de Meta, améliorant l’expérience utilisateur, la productivité des équipes marketing et la performance des campagnes. Il souligne que l’IA ne remplacera pas les agences, mais transformera les métiers existants. Les outils d’IA seront intégrés aux plateformes de Meta, offrant une expérience personnalisée aux utilisateurs.
« Chaque révolution technologique renforce le rôle des agences. L’automatisation des tâches à faible valeur ajoutée est une chance pour elles. Cela leur permet de se concentrer sur l’analyse en amont et aval des campagnes, le mix média, et cela accroît les performances. »
Comme à Viva Tech, l’IA est donc au coeur de toutes les problématiques. « L’intelligence artificielle sera au coeur de tout ce que vous verrez », a prévenu Maurice Levy. Et d’ailleurs, 95 % des dirigeants autorisent désormais massivement l’usage de l’intelligence artificielle dans leurs sociétés, selon une étude du BCG baptisée « BCG AI Radar : From Potential to Profit with GenAI », menée dans plus de 50 pays auprès de 1 400 dirigeants, et publiée à l’occasion du Salon VivaTech. Les freins que pouvaient avoir les patrons sont tombés.
Dans le reste du magazine, nous explorons également comment LVMH se convertit à l’IA générative : le groupe français souhaite améliorer divers aspects de son activité, tout en étant conscient des risques associés. Les applications vont de la personnalisation de la relation client à la création de produits, en passant par la lutte contre les contrefaçons. LVMH travaille également sur le déploiement de ces outils à grande échelle au sein de ses différentes marques.
Comment la relation client embrasse l’IA est aussi le sujet de notre enquête Culture Tech cette semaine. Le secteur de la relation client intègre de plus en plus d’outils d’intelligence artificielle. Mais pas pour les clients, pour les opérateurs. Une manière de redorer l’image du métier.