Passé la hype, que reste-t-il du Web3 ? Et surtout, qu'est-ce qu'en attendent les Français ? Éléments de réponse avec l'étude que Razorfish France publie sur le sujet ce vendredi 7 juillet.
Lorsque Razorfish France mène son enquête en avril dernier et demande à 1 000 Français âgés entre 18 et 50 ans ce que sont les NFT, l’objet numérique est encore victime de clichés. Ils sont alors associés soit à un outil spéculatif pour gagner de l’argent, soit à l’image d’un singe, rendu possible grâce à l’une des collections les plus populaires de NFT appelée Bored Ape Yatch Club, où chaque jeton acheté est représenté par un singe unique généré par un algorithme. «Il y a des consommateurs qui ont déclaré avoir utilisé des NFT parce qu’ils ont reçu un QR code de la part de la SNCF pour acheter un billet de train. Donc on voit que la compréhension n’est pas encore très claire pour tout le monde. Par contre, une fois qu’on les expose à un usage potentiel, là ils ont une vision beaucoup plus limpide», explique Viken Darakdjian, directeur de la stratégie chez Razorfish France.
Dans cette étude rendue publique le 7 juillet, l’agence digitale du groupe Publicis fait le point sur la hype qui entoure le Web3 depuis son explosion début 2022. «C’est vrai qu’on a beaucoup parlé des NFT et du métavers en 2022. Et depuis, on a l’impression que tout le monde a détourné le regard, que l’IA est passée par là. Il y a eu un échange intéressant sur internet entre un journaliste et le président d’Epic Games : le premier proclame que le métavers est mort, et le président d'Epic Games lui répond qu’il y a encore 600 millions d’utilisateurs mensuels sur des sites comme Fortnite. C’est dans ce contexte-là que s’inscrit notre étude. Après la hype, qu’est-ce qu’il en est ?», poursuit le directeur des stratégies et de la data.
Quid de ce que les Français en attendent en termes d'usage ? «On a remarqué que 70% des gens étaient soit curieux, soit enthousiastes à propos des NFT et du métavers. Les Français savent clairement ce qu’ils veulent et ils font parfaitement la différence entre ce qu’ils veulent pour les NFT et ce qu’ils veulent pour le métavers. Il y a une grosse attente sur des usages qui ne sont pas encore développés par les marques», précise Charlotte Dollot, directrice générale de Razorfish France.
D’après l’étude, 79% des Français interrogés ont entendu parler du métavers, 68% des NFT. En revanche, ils sont seulement 20% à être déjà allés dans le métavers, et 8% à avoir déjà utilisé les NFT. «Ils sont presque 70% à avoir envie de se lancer dans le Web3. C’est très encourageant et intéressant pour les agences digitales et pour les marques», insiste Viken Darakdjian.
Les usages attendus
En ce qui concerne le métavers, 50% des répondants se disent très intéressés pour sortir de leur quotidien grâce aux mondes virtuels. Ils envisagent le métavers, non pas pour augmenter le réel, mais pour s’en évader, se divertir, s’anonymiser, se réinventer ou encore se libérer des contraintes du monde. «Offrir cette liberté nouvelle aux consommateurs citoyens, qui est celle de se libérer des contraintes d’identité du monde réel, c’est vraiment la promesse attendue», explique Charlotte Dollot.
Pour ce qui est des NFT, l’usage est très différent. Les Français veulent que les objets numériques deviennent utiles pour augmenter leur quotidien et améliorer leur vie concrète. Par exemple, ils souhaitent que les NFT permettent une authentification d’un produit acheté ou vendu, la traçabilité des composants des produits et des services achetés, la traçabilité de l’argent versé, la possession à plusieurs d’un objet ou d’un bien immobilier, la possession d’œuvres d’art virtuelles uniques ou encore l’appartenance à une communauté exclusive. La directrice de Razorfish France apporte davantage de précision : «Les usages attendus pour les NFT répondent à une problématique qu’ont les marques, qui est celle de la défiance. Notamment par rapport à toutes les transactions en ligne, il y a beaucoup d’arnaque. Les NFT vont donc répondre à un enjeu majeur de consommation. Sur la phase de considération de l’achat, ça va rassurer.» De quoi influencer les marques à l’avenir.