Pour sa 3e édition, le festival de réalité augmentée Palais Augmenté s'est déroulé du 23 au 25 juin au Grand Palais Éphémère, à Paris. Une expérience d’art à mi-chemin entre la création contemporaine et l’expérience immersive. Reportage.

À deux pas de la Tour Eiffel, sur le mythique Champ-de-Mars, le Grand Palais Éphémère a accueilli du 23 au 25 juin la 3e édition du festival Palais Augmenté, qui mêle création artistique en réalité augmentée et innovations culturelles immersives. Pour l'occasion, les deux organisateurs, la Réunion des musées nationaux Grand Palais (RMN) et le magazine Fisheye ont donné carte blanche à des artistes internationaux et à des acteurs des secteurs publics et privés, afin de concevoir des œuvres digitales qui sont venues s’imbriquer de manière complètement hybride au réel.

La thématique de cette année ? Le rapport au corps, et la manière de le représenter dans le digital. «Au fil des décennies, la création artistique contemporaine s’est profondément transformée, la manière dont la culture est diffusée, transmise, consommée se réinvente tous les jours au sein de l’espace muséal, comme au sein de l’espace numérique. C’est la confrontation entre ces deux espaces que nous avons cherché à provoquer à travers ce festival», explique Christophe Chauffour, directeur général délégué et président par intérim de la RMN.

Pour Benoît Baume, fondateur et directeur de la rédaction de Fisheye et co-concepteur de l’événement, c’est aussi l’occasion de donner de la place à des artistes qui n’en ont pas. «Aujourd’hui, les artistes digitaux sont sur internet, dans des espaces confidentiels, mais jamais au centre de nos institutions. À l’heure ou la création est de plus en plus présente dans notre quotidien, il était important de se poser la question de comment on utilise ces outils pour penser des contenus qui mènent à une élévation artistique.»

Un funambule au-dessus de nos tête

Cette année, le bâtiment de 10 000m² s’est découpé en trois grandes parties, proposant à la fois des œuvres en réalité augmentée, des expériences interactives numériques, mais aussi une exposition inédite, proposée en partenariat avec L’Oréal, mécène de ce projet. Pour accéder aux quatre créations présentées en réalité augmentée par des artistes internationaux, les visiteurs devaient télécharger l’application Palais Augmenté 3 sur leur smartphone. Des téléphones étaient aussi à la disposition des visiteurs qui n'en avaient pas.

Devant chacun des œuvres, un QR code permettait aux spectateurs de découvrir, de manière autonome, les quatre expériences en réalité augmentée. «The Tightrope Walker», du photographe chinois Liu Bolin, est une expérience à 360° dans laquelle les spectateurs pouvaient voir, par l’intermédiaire de leur téléphone, un funambule déambuler au-dessus de leur tête. «The Electromagnetic Brainology», de l’artiste chinois Lu Yang, mettait en scène une danse virtuelle entre deux divinités associées à des «éléments grossiers» du bouddhisme, le feu et l’eau.

Pour «Untitled» , l’artiste allemand et digital designer Tobias Gremmler a, de son côté, installé un cube de 2m² au plafond, depuis lequel des personnages virtuels en 3D se suspendaient et enchaînaient les acrobaties. Enfin, la jeune artiste française Salomé Chatriot terminait le parcours avec «Varnish», un projet dans lequel, pour chacune des toiles, une bulle interactive s’envolait dans les airs, incarnant le souffle de l’artiste.

Une exposition immersive sur la beauté

En parallèle, l’exposition immersive «Habeas Corpus», financé grâce au mécénat du Groupe L’Oréal, proposait d'explorer les différentes facettes de la beauté du futur. Là aussi, le parcours mêlait plusieurs technologies (3D, réalité augmentée, tracking en temps réel), avec une carte blanche donnée à quatre artistes digitaux contemporains. L’Indienne Sam Madhu a par exemple imaginé une installation immersive, dans laquelle les visiteurs étaient confrontés à une série de corps recouverts de tatouages regroupant tous les rites anciens. L’artiste français Romain Gauthier a, lui, voulu montrer un défilé de couture sous une nouvelle forme. «L’idée, c’est que le visiteur se retrouve dans un espace de réalité mixte. Il y a des égéries digitales, que j’ai appelées des muses, qui arpentent l'espace et que le spectateur peut voir dans un monde virtuel», nous explique-t-il. Un festival pour brouiller les frontières entre réel et virtuel.

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