SUPPLÉMENT EVENT

En quatre ans, l’événementiel a vécu deux révolutions, avec le tout à distance, puis l’hybride. Et demain ? 2024 et 2025 jettent les bases d’un retour en grâce du quasi tout présentiel. Avec des fondamentaux mâtinés de préoccupations contemporaines.

Lundi 8 juillet. Ce lendemain d’élections législatives est aussi le jour de la troisième édition du raout annuel des membres de Lévénement. Pas moins de 300 participants sont réunis au pavillon Puebla des Buttes-Chaumont, privatisé pour l’occasion. Une réunion physique, assortie de performances artistiques en lien direct avec les Jeux olympiques. Une exception ? Pas du tout. L’année 2024 signe pleinement le retour en grâce des événements, petits ou grands, pour créer ce lien social tant attendu.

Si les statistiques des compagnies aériennes tablent sur plus de 5 milliards de voyageurs dans les airs en 2024 – un record –, les agences événementielles pointent, elles, un abandon progressif des longues distances. Le mot d’ordre est « retour au bercail », dans l’Hexagone, voire directement sur le site de l’entreprise. « L’avion, avec les politiques de responsabilité sociétale et environnementale (RSE) des entreprises, n’est pas compatible, commente Julie Six, cofondatrice de l’agence Pepper à Paris. C’est local partout, sur tout, sur le faire-savoir aussi. On recycle l’information. On promeut ce retour sur site, qui se montre plus écologique et plus économique également. »

 91 % des émissions de carbone dans l’événementiel sont liées au recours à l’avion. Un point qu’aime à rappeler Thomas Faizant, cofondateur de l’agence Prochaine Escale : « Ne pas le prendre, c’est devenu un must. Si la destination France représentait 30 % ou 40 % du chiffre d’affaires en 2019, aujourd’hui elle compte pour 70 %. On voit s’opérer un jeu de vases communicants entre le tourisme et l’événementiel pour le gisement d’emplois. » Plusieurs professionnels interrogés parlent d’un point de bascule.

L’hybride, « c’est le pis-aller pour tenir le budget, souligne Laurent Marcilly, patron de Ze-com, agence de communication 360, située tout près d’Orléans. Mais avec une “gamification”, pas de discours descendant. Ce format-là suscite un vrai ras-le-bol. On a voulu le mettre sur un pied d’égalité avec le présentiel, dire qu’il remplacerait l’autre… On l’a surestimé. D’ailleurs, les salons n’ont jamais aussi bien fonctionné. » Les entreprises soucieuses de leur empreinte carbone s’alarment de l’impact du digital, et même de celui de l’intelligence artificielle. Point trop n’en faut.

L’expérience à l’honneur

Exit l’effet waouh du lieu, place à l’expérience sur site. « Le contenu est beaucoup plus travaillé aujourd’hui, analyse encore Thomas Faizant. L’événement doit développer une forme de récompense. » Plus de créativité recherchée, comme imaginer des arches narratives, des personnages… « Il faut sortir du simple présentiel ou du simple digital », conclut Guillaume Mikowski, à la tête de Brainsonic Event.

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