Philippe Moreau Chevrolet s’est associé à Jean-Baptiste Soufron pour créer une offre adaptée à une attaque réputationnelle, Kinsugi, associant les moyens de la communication à l’expertise juridique.
Il est l’avocat d’Anticor et il était encore interviewé à ce titre, la semaine dernière, dans un Complément d’enquête de France 2 consacré à Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée. Passé par la Wikimedia Foundation, Cap Digital ou le secrétariat d’État au numérique, Jean-Baptiste Soufron est un ancien secrétaire général du Conseil national du numérique (2012-2015) depuis peu partenaire de Philippe Moreau Chevrolet, fondateur et CEO de l’agence MCBG Conseil. Leur offre qui combine communication de crise et expertise juridique s’appelle « Kinsugi », terme japonais désignant « une faïence cassée qui a encore plus de valeur car recollée avec de l’or ».
Leur point commun ? Une certaine connaissance du métier de l’autre. Philippe Moreau Chevrolet a un DEA en droit public tandis que Jean-Baptiste Soufron, avocat associé chez FWPA, a été journaliste à Technikart (2001-2006) et chroniqueur à France Culture (2006-2012). L’un comme l’autre, ils enseignent ou ont enseigné à Sciences Po. Mais ce qu’ils mettent en avant, c’est bien sûr leur complémentarité. Une vidéo portant atteinte à une marque ? Là où le communicant pourra déterminer le degré d’urgence et les modes d’action en fonction de sa reprise sur les réseaux sociaux et son exposition dans les médias, l’avocat déterminera, par exemple, s’il est nécessaire d’associer ce traitement à une plainte en diffamation.
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L’enjeu réputationnel est d’autant plus stratégique qu’il peut entrainer une perte de clientèle, ou le retrait d’une partie prenante, que ce soit un salarié clé ou un membre du conseil d’administration. Face à des influenceurs qui peuvent être incités financièrement à dénigrer une cible, la réponse immédiate via un mix de communication et d’expertise juridique se révèle tout à fait cruciale. « Kinsugi est une offre plus adaptée à la réalité du monde des affaires car il se passe souvent du temps avant que la marque ne réagisse », souligne Philippe Moreau-Chevrolet.
Un « avocat de crise », extérieur à l’entreprise, présente l’avantage de pouvoir pointer des erreurs en interne et de proposer un discours juridiquement acceptable. « De plus en plus de dirigeants sont pris à parti et le silence, en cas d’attaque RSE, n’est plus audible », remarque Jean-Baptiste Soufron. Mais s’agit-il alors de jouer la carte de la dissuasion ? « Je ne suis jamais dans le rapport de force, reprend l’avocat, il s’agit de désarmer le pathos, au juge de décider si c’est allé trop loin. » Parfois, un simple courrier combinant les deux expertises, avec accusé de réception, suffit pour éteindre un incendie.
Dénigrement sur une chaîne YouTube, mise en cause sur Instagram ou TikTok, questionnement à bas bruit de certains médias… Le spin doctor et le défenseur se proposent ainsi d’effectuer une intervention rapide avant que le mal ne se généralise. Au premier la construction du message, la gestion du momentum et la transmission du discours. Au second, la caractérisation de la menace et la validation d’un mode d’action. « On est une réponse à une désinformation qui est devenue un danger pour les marques », conclut Philippe Moreau Chevrolet.