Fut un temps béni pour les journalistes où la publication d’une information relative à la publicité des annonceurs s’accompagnait invariablement d’une foultitude de détails : le montant du budget, les agences en compétition, la sortante ou encore l’heureuse élue. En deux mots : l’essentiel. Mais ça, c’était avant. Dans une société devenue binaire et régie par le diktat de l’apparence, personne ne veut plus passer pour un perdant. Un phénomène qu’accentue à l’extrême le milieu de la communication, en raison notamment de l’appétence de beaucoup de professionnels pour le bullshit et de l’essoufflement du marché. Alors que le montant des budgets - à l’exception de certains appels d’offres publics - devient une quête illusoire, dénicher l’identité des agences en compétition s’apparente de plus en plus à une gageure. Sans même parler de la compétition en elle-même. « On préférerait que vous ne spécifiez pas qu’il y a eu compétition, car cela pourrait froisser des agences qui n’ont pas été sollicitées », nous répond-on désormais régulièrement -explications lunaires à l’appui - lorsqu’on questionne les gagnants à ce sujet. Vous avez dit compétition ? Quelle compétition ?