Nicolas Gazzola
Associé – Studio SUPERBIEN
Faits d’armes. Avec une soixantaine de projets par an réalisés pour des marques comme Cartier, Orange, Estée Lauder ou Lancôme, le studio de création Superbien fait l’unanimité dans ses conceptions multimédias.
La techno, pour quoi faire ? « La technologie est au service d’un message. Le plus important reste de savoir l’utiliser comme un outil et non comme un artifice. »
Les tops. « Nous passons du storytelling au storyliving, et tout ce qui peut rendre le spectateur actif rencontre un grand succès : capteurs de mouvements ou d’objets, contenus vidéo en temps réel… Le smartphone enfin, dont la puissance et les fonctionnalités ne cessent d’évoluer, est de plus en plus utilisé pour développer des parcours interactifs et individualisés. »
Les flops. « La réalité virtuelle, dont les freins à l’utilisation s’avèrent finalement nombreux. »
Jérôme Pasteur
Coprésident en charge de la création – agence With Up com
Faits d’armes. Dernière actualité de l’agence With Up Com, la réalisation, avec Richard Attias & Associates, de la cérémonie d’ouverture des Jeux africains qui ont eu lieu à Rabat du 19 au 31 août 2019, intégrant les chorégraphies spectaculaires de plusieurs centaines de drones lumineux.
La techno, pour quoi faire ? « Dans un métier de création d’expérience, la technologie est centrale. Mais, fait nouveau, elle facilite aujourd’hui notre travail préparatoire par sa simplification, sa puissance et sa mobilité nouvelle. »
Les tops. « Les deux grands axes prometteurs restent la réalité augmentée et les drones. Si notre profession connaissait déjà le potentiel photo de ces derniers, leur mouvement plus précis offre de nouvelles possibilités scénographiques incroyables. Je reste également à l’écoute des solutions de capteurs de mouvements, intéressantes pour leur logique participative. »
Les flops. « Le vidéoprojecteur, trop lentement remplacé par l’écran LED, plus moderne et élégant, et peut-être le vidéo-mapping, très utilisé, et qui dépend donc plus que jamais de son contenu. »
Axel Debeury
Fondateur – agence Super Heraut
Faits d’armes. Au palmarès de l’agence Super Heraut, le VR Cinéma Club, festival du film de réalité virtuelle du centre commercial Val d’Europe, ou encore la Size Machine, scanner corporel d’essayage d’Unibail-Rodamco-Westfield.
La techno, pour quoi faire ? « La technologie reste d’abord un levier créatif inépuisable, puisque avec elle, il est quasiment possible de tout imaginer aujourd’hui. Mais avec l’essor de l’intelligence artificielle et de l’exploitation de la data, nous allons aussi combler un déficit important de notre métier, celui de la mesure. »
Les tops. « La réalité virtuelle ou augmentée, évidemment. Je regarde aussi le détournement naissant des robots industriels de type Kuka Robotics, avec lesquels nous pouvons penser à de nouveaux usages, ainsi que les drones, accessibles en nombre plus important. Enfin, si les assistants domestiques se généralisent, nous pourrons de fait mieux comprendre nos publics et mieux communiquer avec eux. »
Les flops. « Les imprimantes 3D, les beacons [mini-capteurs pour tracer le public et interagir avec lui] ou les QR codes, qui n’ont jamais eu de réel impact dans notre métier. »
Étienne Durand
Creative technologist indépendant
Faits d’armes. Précédemment creative technologist chez Marcel et Hopscotch, Étienne Durand accompagne désormais agences et annonceurs pour sourcer et intégrer les technologies sur leurs campagnes.
La techno, pour quoi faire ? « Avec des solutions qui arrivent sur le marché de manière permanente, la technologie reste l’un des meilleurs moyens de se renouveler créativement. »
Les tops.« Je crois à l’essor des solutions holographiques, plus légères en termes de coûts et d’exploitation. Sur un plan fonctionnel, ce qui est lié aux services connaîtra son âge d’or, et en particulier les applications, qui vont s’enrichir : guidage, vestiaire, flux, temps d’attente, précommande, géolocalisation… »
Les flops. « Les social wall ont fait leur temps. Je m’interroge aussi beaucoup sur la réalité virtuelle, qui doit se réinventer en termes de contenu. »
Anthony Fauré
Directeur marketing et innovation – Union Française des Métiers de l’Evénement
Faits d’armes. Anthony Fauré anime l’Innovatoire, le think tank dédié à la profession, et pilote pour le compte d’Unimev le projet French Event Booster, nouvel incubateur d’innovation événementielle.
La techno, pour quoi faire ? « Il y a longtemps eu une confrontation entre les métiers de l’événement, nés de la rencontre physique, et le monde du digital et de la dématérialisation. Les opportunités offertes par celui-ci ont donc été perçues tardivement. Une bonne technologie est celle qui simplifie, mais aussi celle qui a du sens, car ce qui fonctionne, c’est ce qui est utile, non ce qui étonne. »
Les tops. « Au-delà de la création, les technologies révolutionnent aujourd’hui les process logistiques : gestion des bases de données, sécurité, dématérialisation des billets, comptage, signalétique... Enfin, la data est devenue centrale pour tous les métiers. »
Les flops. « Dans une logique de progrès permanent, existe-t-il vraiment des technologies dépassées ? Je crois davantage à la réinvention permanente. »
Stéphane Poustis
Directeur Innovation – Live ! by GL events
Faits d’armes. Depuis dix-huit mois, Stéphane Poustis insuffle de l’innovation en phase de création et de production au sein de l’agence et du groupe GL Events. Parmi ses dernières productions remarquables, le stand de Sodexo sur VivaTech.
La techno, pour quoi faire ? « Elle sait autant servir les objectifs de différenciation que ceux de mesure d’efficacité, notamment grâce à l’avènement de la data. Une technologie fonctionne pour nos publics dès lors qu’elle est ludique et participative, mais aussi si elle sait se fondre totalement dans le décor. »
Les tops. « Les outils de personnalisation représentent évidemment une tendance de fond. La réalité augmentée est également prometteuse, s’appuyant notamment sur les équipements personnels comme le smartphone. »
Les flops. « Les nuages de mots et social wall, trop souvent figés, manquent de pertinence. Après un effet de mode, les bots stagnent eux aussi et doivent gagner en efficience pour être intégrés dans nos dispositifs événementiels. »