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L'agence d'un nouveau genre qui fête à peine ses quatre ans, vient de lever 15,5 millions d'euros. Netbooster, avec qui elle avait fusionné, disparaît pour laisser place à Artefact. Un relifting qui prendra forme lors du coup de d'envoi de la première nuit de l'IA.

Moins d'un an après votre fusion avec Netbooster, vous effectuez un relifting total de l’entreprise ?

Vincent Luciani: C’est la suite logique de l’histoire. Après notre fusion avec Netbooster l’année dernière, l’entité se renomme entièrement Artefact. On garde ainsi le nom de départ de notre groupe, et on place toutes les marques de Netbooster derrière une marque ombrelle. Elles vont progressivement s’effacer et changer de nom. Cela nous donne plus de visibilité pour nous développer à l’international, et permet également de fédérer tout le monde en interne. Et puis, cela simplifie l’organisation. Tous les processus de travail et les outils vont converger au sein d’une même entité.

 

Pourquoi avoir fait ce choix ?

V.L: Netbooster était une marque de 20 ans. On n’efface pas comme ça une marque de 20 ans, mais elle avait besoin d’un rafraîchissement. Garder le nom Artefact renforce notre identité, et nous permet de rayonner sur la partie conseil et data sciences.

 

Comment s’organise le groupe alors ?

V.L: Artefact devient une holding qui possède à 100% toutes les filiales localisées. Guillaume de Roquemaurel en est le président directeur général et moi directeur des opérations. Le troisième cofondateur, Philippe Rollet, devient directeur technique. François de la Villardière, ancien de Netbooster, lui, devient président du conseil d’administration.

 

Cela vous permet de mieux vous attaquer à l’international ?

V.L: Oui, derrière ce relifting, il y a un vrai projet de croissance. Nous voulons lancer les data sciences et l’intelligence artificielle à l’international. On a travaillé sur une identité visuelle plus forte et des valeurs communes. Nous avons des ambitions élevées en termes de statut international. Il fallait nous donner les moyens de nos ambitions.

 

Vous avez aussi effectué une levée de fonds ?

V.L: Nous venons de lever 15,5 millions d’euros auprès de nos investisseurs privés. C’est une augmentation de capital par placement privé. Mais les deux autres cofondateurs et moi-même restons majoritaires avec 20% du capital. Le but est de se renforcer sur l’ensemble des marchés, donc dans les 22 bureaux sur les quinze pays. Cela passera par des recrutements mais aussi par des acquisitions de techno spécifiques.

 

Vous avez prévu un plan de com’ autour de ce changement ?

V.L: Oui ! Il commencera dès le 8 février avec la première nuit de l’intelligence artificielle que nous organisons avec France Digital. Ce sera pour nous le point de départ du lancement de la marque Artefact dans le monde. L’objectif est de créer un statut pour l'entreprise, de la positionner en tant que leader sur le conseil en data science.

 

C’est pour cela que vous avez créé la nuit de l’IA ?

V.L: Ce n’était pas pour son objectif au départ. L’événement est né d’un concours de circonstances avec France AI [une branche de France Digital]. Nous voulions créer un événement autour de l’intelligence artificielle. Il n’existe aucun événement spécialisé là-dessus. Quelques forums, mais qui ne sont pas forcément exclusivement dédiés à ce sujet. De son côté, France AI fêtait son premier anniversaire et voulait organiser une conférence à cette occasion. Donc nous nous sommes entendus : nous leur fournissons notre capacité d’organisation, et notre expertise sur le sujet. 

 

Pourquoi vouloir médiatiser l’IA alors que déjà, tout le monde en parle ?

V.L: Oui, on en parle beaucoup, on en est clairement utilisateur, alors on en perçoit l’ampleur dans tous les secteurs : finances, marketing, RH… Nous voulions organiser un événement suffisamment généraliste pour que tout le monde y prenne part. Ce sera aussi théorique que pratique. On veut montrer l’IA qu’on peut toucher du doigt, et pas se limiter à une simple présentation avec des résultats chiffrés. Nous souhaitons que cela reste concret, tout en rassemblant les grands industriels, les chercheurs, les journalistes, autour de cette notion. Avoir un public large allant des étudiants aux grandes entreprises pour la démystifier. Nous y attendons 1000 personnes. 

 

S'agit-il de démystifier l'IA ?

V.L: Oui. Il existe beaucoup de mauvaises interprétations autour de l’intelligence artificielle. Tout tourne entre fantasme et peur, c’est cela qu’il faut combattre. On veut désacraliser l'IA. D’où notre volonté de la rendre concrète. Pour nous, l’IA, c’est le nouveau digital. Or, les yeux se tournent beaucoup vers les Etats-Unis et la Chine, alors qu’en France, il existe de vraies pépites. Mais il nous manque la donnée. Tout le monde sait qu’un mauvais algorithme, avec beaucoup de données pour apprendre, s’en sortira mieux qu’un bon algo avec peu de données. Il faut que la France ait conscience de ça pour avancer dans le secteur. Nous comptons vraiment favoriser ce mouvement et y prendre part. 

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