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Réalité virtuelle et réalité augmentée font leur apparition sur les salons. Mais outre le coût, se pose la question de l’objectif visé à travers ces technologies.

Bien que médiatisées, les technologies de réalité virtuelle [VR] et de réalité augmentée [AR] n’ont pas pour autant envahi les manifestations professionnelles. « Elles sont encore balbutiantes, confirme Etienne Durand, creative technologist de l’agence Hopscotch. Mais les derniers matériels ont fait évoluer la situation et levé certaines réticences comme « la VR rend l’utilisateur malade ». Julien Carlier, fondateur du salon ComInTech, voit arriver les premiers usages sur les salons. « Outre l’attractivité pour la nouveauté, la VR permet d’exploser les murs », estime-t-il. Pour le tourisme ou l’immobilier, « provoquer une émotion s’avère plus facile en plongeant les visiteurs dans des expériences immersives, qu’en leur montrant des photos », poursuit le spécialiste des innovations. Exemple : une visite virtuelle du centre des congrès de Troyes pour le comité départemental du tourisme de l’Aube en Champagne, avec plaquette et site dynamique… « La communication ne peut pas se limiter à un contact virtuel », souligne-t-il.

Un coût au-delà du réel.

La photo de Mark Zuckerberg en février 2016 au Mobile World Congress de Barcelone, au milieu d'une foule de personnes équipées d'un casque VR, « a effrayé le milieu de l’événementiel, relate Julien Carlier. Les salons sont des lieux d’échange, de contact physique, pas un lieu où chacun s’isole. » Émergent toutefois les premières animations collectives, comme cette expérience « bluffante » selon le spécialiste d’Hopscotch, du Pitstop Challenge de Renault Sport (Backlight Studio). Orchestré par We are social, le dispositif consiste à faire changer les roues d’une F1 par quatre participants dans un paddock virtuel.

Reste que l’utilisation de la VR « doit apporter une info supplémentaire», affirme Julien Carlier. « Soit on propose une expérience qui n’est pas sur mesure pour le client et il s’agit d’une animation ; soit il faut développer un produit spécifique et il s’agit donc d’un investissement » ajoute Etienne Durand. D’autant que la VR représente encore un coût : « un casque à 800/900 euros, un ordinateur à 2000 euros, auxquels s’ajoute le développement de contenus spécifiques, qui peut aller jusqu’à quelques centaines de milliers d’euros ». Pour rappel, le budget moyen d’un exposant sur un salon avoisinerait les 10 000 euros…

L'expérience dans la poche.

Les regards se tournent vers l’AR, dans laquelle « un simple smartphone permet de faire vivre une expérience », rappelle l’organisateur de ComInTech. « C’est la garantie que le public aura l’appareil dans la poche pour accéder au service développé », souligne son confrère, qui mise sur une démocratisation des usages par des nouvelles solutions, comme l’ARKit d’Apple et le Google Core, où la caméra analyse rapidement les volumes dans un espace pour permettre des animations. Et avec lesquelles « on va pouvoir construire des histoires », se réjouit Etienne Durand.

 

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