Rencontres de la photographie d'Arles
Pour la troisième fois, Havas Paris affiche ses talents en matière de photographie en proposant l'exposition Drôles de vacances avec ma "taente" dans le cadre des Rencontres de la photographie d'Arles. Un voyage familial on ne peut plus vintage...

A première vue, la Havas Gallery n’est qu’une toute petite pièce sans fenêtre au carrelage triste et aux murs passés par le temps. Un endroit dont les attraits se situent bien loin de ceux des autres galeries arlésiennes cachées dans des églises gothiques ou des cours intérieures à ciel ouvert dont l’architecture romaine laisse se demander où est passé César, ou alors… où sont les Lannister ?



Pour autant, la Havas Gallery a bien d’autres atouts… Quand la salle de lilliputiens s’éteint sous l’ordre du petit projectionniste perché sur son tabouret, le son du projecteur qui laisse défiler une à une les diapos berce la pièce et emporte le spectateur captivé dans l’univers d'un jeune homme qui raconte à la première personne ses souvenirs d’enfance avec sa ta/ente sur la douce mélodie des vagues qui vont et viennent. Christophe Coffre, coprésident directeur de la création d’Havas Paris, prête sa voix rauque au texte qui déroule les exploits de sa tante, sa manière de l’habiller en petite fille, de le protéger du rhume des foins, de le consoler de son premier chagrin d’amour, de faire des siestes «crapuleuses» avec son oncle toréador…



«On a lancé un appel à des agents de photographes qui ont proposé aux artistes de bosser sur le thème volontairement ambigu Drôles de vacances avec Tænte, raconte Christophe Coffre. On leur a laissé un mois, et on a reçu 450 photos prises pour l’occasion ou «recyclées». Au début, devant le flot d’images qu’on avait sous les yeux, Thierry [Grouleaud, commissaire de l’exposition et directeur de la production chez Havas Paris] et moi nous sommes dit que c’était une énorme erreur, qu’on n’arriverait à rien. On a failli tout laisser tomber. Heureusement, il y a chez Havas Paris des gens plus pragmatiques que nous qui ont été capables de nous dire de prendre du recul. On a fait une première sélection d’une centaine de photos et on y a vu beaucoup plus clair.»

 

Une seconde sélection a permis de garder 80 photographies réalisées par 55 photographes d'ici et d'ailleurs – Denis Dailleux, Geoffroy de Boismenu, Maia Flore, Sacha Goldberger, Antoine Renborg, Les Guzman… - qui ont servi de fil conducteur à Christophe Coffre pour écrire le texte de Souvenir confus d’une enfance heureuse. «J’ai eu beaucoup de mal à démarrer, mais une fois les premières images en place ça a été plutôt vite. J’ai ensuite décidé de tout déconstruire et d’écrire une seconde histoire avec les mêmes images cette fois dans un ordre différent.» Voilà comment est née Le destin tragique d’une extraterrestre, seconde histoire qui expose la vie pas franchement drôle d’une femme séductrice qui, sous le feu de rumeurs de village, s’est vue privée de bonheur et obligée de sauter d’une falaise. Tragédie racontée cette fois sur fond musical.



Bien que cette seconde version soit plus dure, il y a quelque chose de léger et poétique dans les deux histoires qui transportent en un claquement de doigt à une époque où les diapos jaunies se regardaient entassés sur le canapé en velours moelleux de mamie Marcelle. «Dans une époque abreuvée d’images numériques, choisir le format de la diapositive a représenté une gageure technique. Mais l’émotion de nos interlocuteurs et les souvenirs vivaces que l’évocation des soirées diapos suscitent nous ont motivés», précise Thierry Grouleaud. A la fin de la projection (les deux histoires s’enchaînent), le visiteur retrouve la lumière du jour et peut s'amuser à faire tourner un carrousel où sont rangées les 80 photographies présentées en version cartes postales... à la manière de celles qu'on choisit pieds ensablés et cheveux desséchés par le soleil au retour des plages du sud de la France.

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