Etude
Dans son rapport «Tech trends, l’entreprise cinétique», le cabinet Deloitte met en lumière les technologies porteuses, capables de bouleverser le marché.

Le cabinet Deloitte vient de dévoiler les tendances technologiques incontournables en 2017 dans son rapport annuel «Tech trends, l’entreprise cinétique», fruit du travail de son observatoire international mais présenté dans l'Hexagone par François-Xavier Leroux, directeur de Deloitte Digital, et Sébastien Ropartz, associé du cabinet. Huit tendances se dégagent dans cette édition 2017 et Stratégies en a retenu quatre qui concernent directement le secteur de la communication.

 

Dark analytics

Les entreprises ne font pas de jaloux et s’intéressent désormais à de nouveaux gisements de valeurs avec ces «dark analytics» (données noires). Des data que les entreprises n’ont pour l’instant jamais su exploiter: «Jusqu’ici elles ne mesurent pas l’importance des opportunités ratées par le non traitement de ces données», explique d’emblée François-Xavier Leroux, directeur de Deloitte Digital.

Ces dark analytics peuvent être liées à des images, à du son, à de la vidéo… Il peut s’agir d’informations générées par les objets connectés ou encore de données brutes créées dans le «deep web».

L’émergence de l’intelligence artificielle offre aujourd’hui la capacité d’analyser et de trier cette masse de données. De fait, cette «matière noire» devrait commencer à livrer ses secrets dans les 18 à 24 mois à venir pour les entreprises pionnières. Afin de faire parler ces données, les entreprises doivent aussi se doter de data-scientists et collaborer avec des start-up. 64% des directeurs des systèmes d’information (DSI) projettent d’ailleurs d’investir dans les capacités techniques et humaines pour exploiter les données de leur société au cours des deux prochaines années, selon l’étude Deloitte.

 

Intelligence des machines

Selon Sébastien Ropartz, associé de Deloitte Digital: «Le monde a franchi un pas décisif en deux ans, en passant d’un monde automatique à l’intelligence artificielle». A l’aide de nouvelles compétences comme l’intelligence artificielle, le «machine learning», le «deep learning», les bots… l’homme coopère de mieux en mieux avec les machines.

Secteur le plus avancé dans ce domaine: la banque. Ainsi, les établissements financiers analysent les réponses de leurs clients à l’aide de chatbots dans 80% des cas, et à l’aide d’humains pour les 20% restant. Ces bots intégrés au système d’information prennent la place des humains dans certaines tâches, mais Sébastien Ropartz tente de démystifier l’idée que l’on se fait des robots: «Il ne faut pas croire que les humains seront remplacés, les machines ne sont que dans la continuité des humains, elles ne réalisent que des tâches basiques.» Les machines sont utilisées pour des processus répétitifs, à faible valeur ajoutée, et supprimeront certaines tâches mais pas des métiers.

 

Réalité mixte

Qu’elle soit augmentée ou virtuelle, cette nouvelle réalité va finir par s’imposer pour de vrai, prédit Deloitte. La présence de la technologie dans les entreprises tend à s’estomper au profit d’interactions plus naturelles avec l’utilisateur. Notamment grâce à l’internet des objets.

Lors d’une visite d’appartement par exemple, il est intéressant pour les enseignes d’ameublement de promouvoir leurs produits à l’aide de réalité virtuelle, en superposant une couche virtuelle d’informations. Une solution finalement assez simple pour donner une idée concrète aux acheteurs.

Pour l’instant, elle se pose comme différenciateur dans l’expérience d’achat pour le consommateur. Mais la réalité mixte va tendre à se développer à mesure que l’équipement va se simplifier d’ici 18 à 24 mois relève François-Xavier Leroux: «Les smartphones risquent de supplanter les encombrants masques de réalité virtuelle.»

 

Blockchain

Cette technologie de rupture annoncée comme une révolution depuis plusieurs années se fait attendre. «On pensait que la blockchain allait disrupter la chaîne de confiance, mais ça s’est passé autrement», admet le directeur de Deloitte Digital.

Jusqu’ici, cette base de données intelligente n’a pas été bien comprise par ses utilisateurs. Du coup, ce sont les tiers de confiance (banques, assurances…) qui se sont emparés de cette technologie.

Son point fort: assurer une traçabilité sous la forme d’historique, visible par ses utilisateurs, fonctionnant comme Wikipédia. Le système est sécurisé, c’est-à-dire qu’une information peut être ajoutée, modifiée mais ne peut en aucun cas être supprimée. Chacun, à son étape, peut vérifier la véracité des informations. «Or, dans une économie devenue de plus en plus collaborative, toutes les entreprises doivent disposer d’une communauté ouverte mais sécurisée», note Deloitte.

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