« Pour les années 80, on me permettra de citer mon livre J’enlève le haut. Les dessous de la pub à l’âge d’or : “Internet n’existe pas. La télé-réalité et le télé-achat n’envahissent pas les écrans. Les quotidiens essaient de faire leur travail d’information sans cacher leurs inclinations. Les hebdos et les mensuels travaillent les sujets en profondeur au moyen d’enquêtes fouillées et de prises de position documentées... Outre ce qu’on lit dans les livres, on se parle dans les bistrots. Il y a encore des commerces en centre-ville et même dans les villages. Les marques et les entreprises ne sont pas aux mains de quelques conglomérats globaux. Les penseurs et les auteurs sont respectés. Les intellectuels servent à quelque chose… Les postiers et les agents EDF, eux, croient encore à la notion aujourd’hui disparue de service public et se décarcassent pour faire plaisir aux usagers (on ne dit pas clients). Les pompiers acceptent d’aller chercher les chats en haut des arbres. Pour quelque temps encore, l’État est plus puissant que le Capital… Les habitudes et la morale étaient différentes d’aujourd’hui au-delà de l’imaginable.”
Quarante ans plus tard, la communication s’est adaptée à son nouvel écosystème. Dans leur majorité, des annonceurs de plus en plus hiérarchisés ont été rendus méfiants par les cost-controllers, une révolution numérique tumultueuse et la terreur du bad buzz. Ils n’ont plus ni l’autonomie ni la confiance nécessaires pour acheter les belles idées. Et la com est devenue plus triste, plus timorée, moins décontractée, otage des bons sentiments et de la dictature du last-clic.
Conclusion : “Je suis parfaitement au courant que dire “C’était mieux avant” est un truc de vieux con. Eh bien oui, j’assume. Je suis vieux. Et je suis con. C’était mieux avant.” (Même ouvrage.) »