Le billet

C’est un détail mais il en dit long sur la réputation relative de la Chine et des États-Unis. En écrivant que TikTok allait déposer plainte contre les États-Unis, l’AFP a pesé ses termes sur l’origine du conflit : « Sans preuve tangible, Donald Trump reproche depuis des mois à la plateforme de partage vidéo, détenue par le chinois Bytedance, de siphonner les données des utilisateurs américains ». Sans preuve tangible, voilà qui est dit. Avant son décret interdisant à la plateforme d’être présente aux États-Unis, le président avait suscité les mêmes doutes dans les rédactions lorsqu’il avait accusé le laboratoire P4 de Wuhan d’être à l’origine du Covid-19. L’ambassadeur de Chine en France avait alors eu beau jeu de réclamer des preuves et de demander si ce ne serait pas plutôt les États-Unis qui seraient responsable de la pandémie par le nombre de contaminés sur leur sol. C’est un des avatars de la post-vérité : la Maison blanche est aujourd’hui moins crédible qu’un État totalitaire qui a fait de la livraison de masques une diplomatie et de sa plateforme TikTok une tête de pont de sa stratégie de séduction par les réseaux. Là aussi, le trumpisme a des conséquences chez nous. Cet été, TikTok annonçait qu’il installait un data center en Europe – en Irlande – et qu’il lançait un fonds européen pour les créateurs de 300 millions de dollars.

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