Culture
Au-delà de la découverte artistique, inviter ses participants dans un lieu de culture est bon pour l’image et reste pour les entreprises une formule gagnante.

Plus d’un million de personnes ont pu visiter l’exposition Léonard de Vinci, qui a fermé ses portes le 24 février dernier au Louvre. Un événement - la meilleure fréquentation depuis près de deux ans pour une exposition temporaire - auquel un public de professionnels a eu également la chance de participer dans le cadre de visites privatives organisées par des entreprises. Car le musée parisien développe, comme beaucoup d’autres, une offre à destination du B to B. « C’est un moyen pour les institutions culturelles de générer des ressources propres, de dégager un peu de liberté par rapport aux subventions », entame Jean-François Grünfeld, président-directeur général et commissaire général de Museumexperts, organisateur du Museva, salon de la privatisation des musées, monuments et salles de spectacles, dont la troisième édition s’est tenue fin janvier à Paris. Un moyen aussi, pour ces acteurs, d’accueillir un public un peu différent tout en augmentant leur fréquentation. « Tous les musées le disent : lorsqu'ils organisent une grande exposition, ils enregistrent un afflux de demande de la part des entreprises », assure l’expert. Et ce, même si le phénomène n’est pas tout à fait nouveau et que la privatisation d’expositions a déjà prouvé sa capacité à séduire cette cible de professionnels.

Pinault à Paris

Pour les entreprises, élire un lieu culturel pour rassembler des équipes, accueillir des clients ou organiser un événement présente plusieurs avantages, en particulier en termes d’image. En fonction du lieu choisi, cela permet d’affirmer un statut, de bénéficier, par ricochet, de la réputation et du prestige de l’endroit retenu ou encore de partager des valeurs (richesse culturelle…). « On choisit un musée par rapport à sa notoriété et au type d’événement organisé », précise Jean-François Grünfeld. Sans compter les avantages pratiques et logistiques dont disposent ce type d’établissements, essentiels pour les organisateurs d’événements. Conçus pour accueillir du public, ces sites respectent généralement les normes de sécurité essentielles et leur accessibilité a été soignée. Le tout avec une touche patrimoniale en plus, un « supplément d’âme » par rapport à un lieu traditionnel conçu de la même manière. Reste une question : le statut des responsables B to B au sein des musées, qui peut varier d’un lieu à un autre. Qu’ils soient partie prenante de la direction des publics, du mécénat ou d’un autre département, charge aux entreprises de les identifier.

Ces prochains mois, l’offre de lieux culturels en France va encore s’enrichir, avec l’ouverture très attendue, mi-juin, de la Bourse de Commerce de Paris, qui abritera un musée d’art des années 1960 à nos jours, composé de la collection Pinault [Edit : en raison de la crise sanitaire actuelle, l'ouverture a été repoussée au mois de septembre]. Une offre B to B sera proposée aux entreprises. Le lieu, rénové pour l’occasion depuis trois ans, mettra à leur disposition un auditorium de 284 places et ses différents espaces pour accueillir cocktails, dîners, prises de parole, projections, petits-déjeuners… et autres événements jusqu’à 800 invités. La programmation sera rythmée de quinze expositions annuelles.

Lumières bordelaises

A Paris, place de la Concorde, il faudra aussi compter avec le nouvel Hôtel de la Marine, à compter du mois de juillet. Immergeant dans le patrimoine du XVIIIe siècle, il sera, tout au long du dernier trimestre, ouvert à la privatisation le soir pour des événements, dans trois espaces : une cour sous verrière (pour 330 personnes en cocktail), des salons d’apparat et une loggia avec vue sur la place (300 personnes) et enfin des appartements dits « Madame » (100 personnes). En revanche, le Grand Palais va fermer ses portes à la fin de l’année pour rénovation. Il sera remplacé par un bâtiment éphémère (2021-2024) sur le Champ de Mars, qui accueillera les événements habituellement hébergés sous la nef.  

A Bordeaux, les Bassins de Lumières ouvriront quant à eux le 17 avril. Ce centre d’art numérique et immersif dans la lignée de l’Atelier des Lumières à Paris, en beaucoup plus grand (13 000 m2 d’espaces), sera abrité dans la base sous-marine de la ville. Au-delà de la possibilité d’organiser des visites privées, il mettra à disposition ses espaces pour accueillir des événements de 50 à 900 invités, avec possibilité de projeter l’exposition immersive, une ambiance choisie sur catalogue ou une animation spécifique.

Enfin, Léonard de Vinci n’a pas fini de séduire les entreprises. Le Château du Clos Lucé à Amboise, dernière demeure de l’artiste, ouvrira en juin, dans un bâtiment industriel reconverti, un nouvel espace muséographique proposant une (re)découverte du peintre et architecte à travers un spectacle immersif ou encore des animations 3D. Cet espace sera ouvert à des visites privées. L’offre complète la catalogue B to B déjà en place.

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