Vingt-quatre Lions dont un Grand Prix. C'est la récolte 2009 de la France au Festival de la publicité, à Cannes, hissant l'Hexagone au dixième rang du classement du Gunn Report. Avec 898 travaux inscrits cette année – une centaine de plus que l'an dernier –, les agences françaises ont un objectif clair: faire mieux. Est-ce jouable?
Côté Print, sa catégorie de prédilection, la France s'était illustrée l'an dernier en remportant cinq Lions, dont un Grand Prix (Fred & Farid pour Wrangler). Sur les 276 travaux inscrits cette année, quelques agences devraient tirer leur épingle du jeu, comme Ogilvy avec Perrier «Melting» (également en Cyber et Craft), Epson ou Louis Vuitton, Saatchi & Saatchi avec Reporters sans frontières, CLM BBDO avec HP, BDDP & Fils pour le Samu social ou encore BETC Euro RSCG pour Petit Bateau.
Également très courue, la section Film, où quelques grosses «cartouches» cristallisent tous les espoirs. C'est le cas du «Placard» de BETC pour Canal+. L'agence mise aussi sur «Rollerbabies» pour Evian (également inscrit en Cyber, Media, Titanium et Integrated). Chez TBWA Paris, les espoirs reposent sur Aides «Graffitis» (également en Cyber et Craft) et un film pour Amnesty. Autres concurrents sérieux: Vittel et Dove chez Ogilvy, INPES «Chance» chez DDB Paris ou «Airball» de Publicis Conseil pour Orange, film classé parmi les dix meilleurs de l'année par nos confrères anglais de Campaign.
En Outdoor, où la France avait décroché neuf Lions l'an dernier, les espoirs se portent notamment sur Nissan «Symétrie» de TBWA Paris, Findus «Fraich'frites» de Grey et Epson, Mattel, Pictionary et WWF par Ogilvy.
En Cyber, avec une centaine de travaux inscrits, la France peut décrocher «quatre ou cinq Lions, sans doute de meilleure couleur que l'an dernier», escompte Philippe Simonet (TBWA Paris), juré dans cette catégorie. Parmi les prétendants, «Rollerbabies», Jetueunami.com (BETC), Deezer (DDB Paris) et Vuitton (Ogilvy).
Entre surprises et faiblesses
Quelques surprises sont possibles dans la nouvelle catégorie Craft (42 travaux inscrits) et en Design, un secteur dans lequel l'an dernier, «malgré le niveau très impressionnant, la France n'avait pas à rougir de son palmarès» [cinq Lions], rappelle Gilles Deléris (W & Cie).
En revanche, les chances françaises sont considérées comme faibles en Direct, Media et Promo. En Direct, «nous manquons d'audace créative, on a tendance à recopier des savoirs plutôt que d'en créer», déplore Jérôme Droulez (TBWA Paris). Idem en Media: «En France, les fortes et multiples réglementations limitent la créativité», regrette Sébastien Danet (Zenith-Optimedia)Quant à la Promo, «les Français ont tendance à s'asseoir sur la créativité et le contexte économique est difficile», explique Éric Frémont (G2).
Enfin, chou blanc hautement prévisible dans la section Radio, manifestement délaissée suite à la déroute de 2009 (cinq campagnes inscrites), ainsi qu'en PR (six campagnes). «On a vu des créations partir favorites et passer à la trappe, et d'autres campagnes ignorées en France auréolées d'un Lion», rappelle toutefois Olivier Altmann (Publicis) en vieux routier de la semaine cannoise.